Éco-habitat et Permaculture : c'est quoi ? Comment faire ?

La permaculture… on en entend souvent parler, sans vraiment comprendre ce que c’est. Ce n’est ni une technique de jardinage révolutionnaire, ni la dernière tendance pour écolo-bobo-New-Age. Alors qu’est-ce que c’est exactement ? Est-ce intéressant pour ton bercail ? Déchiffrons la permaculture ensemble.

“Vite Fred, je n’ai pas le temps de tout lire”

en-quete-bercail-idéal

Voici les points à retenir :

C’est quoi la Permaculture ?
C’est une approche systèmique qui imite le fonctionnement de la nature pour construire un éco-système sain et durable.

La permaculture est-elle une nouvelle méthode de jardinnage à la mode ?
Non. La réduire à une “simple” technique serait passer à côté de l’approche globale qu’offre la permaculture.

Puis-je utiliser la permaculture pour mon bercail ?
Bien-sûr et tu as différentes manière que ce soit en éco-construction ou en éco-rénovation. Tu retrouves par exemple tous les matériaux naturels (paille, bois…).

 

Permaculture définition

La permaculture est une approche globale, qui vise à construire un lieu de vie sain et durable, dans éco-système harmonieux et respectueux de tous les êtres vivants (humains, animaux, plantes).

Bref, c’est la construction d’un bercail durable en imitant le fonctionnement de la nature.

💡 Bon à savoir 

Le mot permaculture est la contraction de permanent agriculture en anglais. La permaculture a été théorisée et diffusée par Bill Mollison et David Holmgren dans les années 1970 en Australie.

Qu'est ce que c'est la permaculture, concrètement ?

À ses débuts, la permaculture est une forme d’agriculture qui s’inspire de la nature pour développer des systèmes en synergie. Elle se base sur la diversité des cultures, leur résilience et leur productivité naturelle.

L’objectif est de produire un environnement harmonieux, résilient, autonome, productif et durable.

Belle promesse, non ?

Puis, la permaculture s’est démocratisée et propagée. Aujourd’hui, elle correspond à une approche systémique au sens large, englobant plusieurs facettes, au-delà du domaine agricole.

C’est une véritable philosophie de vie qui repose sur des :

  • Piliers éthiques : les fondements
  • Principes : les lignes directrices
  • Techniques et outils : la manière de faire
Schéma de la Permaculture - Crédit photo : Permaculture Design
Schéma de la Permaculture - Crédit photo : Permaculture Design

La permaculture vise donc à concevoir des systèmes intégrés dans une démarche de développement durable.

L’activité humaine prend en compte les éco-systèmes naturels et les différentes influences qui s’exercent entre tous.

L’enjeu est de vivre harmonieusement dans un environnement :

  • Durable, résilient et le plus autonome possible ;
  • Qui se renouvelle naturellement ;
  • Qui respecte la nature et tous ses habitants.

Les 3 piliers éthiques de la permaculture, pour ton bercail et tout le reste 😉

Pilier nº1 : Être attentif à la terre

Le sol, les rivières, les forêts… notre planète vit et respire. On se doit d’être attentif à ce capital naturel qui accueille une grande diversité de formes de vie.

En effet, chaque espèce a une fonction bien précise qu’elle remplit.

Pilier nº2 : Être attentif aux humains

C’est prendre soin de soi et de son entourage, sans produire ni consommer de ressource plus que nécessaire. En travaillant ensemble, on arrive à de meilleurs résultats.

Si nos besoins sont satisfaits en harmonie avec la nature, alors notre environnement qui nous entoure peut prospérer.

pilier ethique permaculture
Être attentif à la nature et aux êtres vivants - Crédit photo Jenna Koerwitz (gauche) & Precious Plastic Melbourne (droite) sur Unsplash

Pilier nº3 : Redistribuer équitablement les surplus.

Tout est une question d’équilibre, en sachant ce qui est suffisant, ce qui correspond à notre juste besoin.

Un arbre fruitier donne plus de fruits qu’il n’en faut pour une seule personne. C’est toujours le cas même après avoir mangé des fruits et conservé une partie de la récolte.

Le surplus est alors partagé, en ayant conscience que des limites existent à ce que l’on peut produire/utiliser et donc prendre/donner.

Les 12 principes de la permaculture pour un lieu de vie durable

Principe nº1 : Observer et interagir

L’observation est essentielle. Elle permet d’adopter différents points de vue pour comprendre les interactions entre les éléments distincts d’un système.

En observant et en interagissant, tu peux concevoir des solutions adaptées à chaque situation.

Principe nº2 : Collecter et stocker l'énergie

Tu connais le poème de la cigale et la fourmi ?

C’est comme la fourmi, elle profite des périodes d’abondance pour collecter les ressources nécessaires, afin de les utiliser plus tard, notamment en période de pénurie.

Principe nº3 : Obtenir une production

C’est s’assurer d’obtenir des résultats utiles, plus ou moins immédiats, à chaque étape de ton travail.

Cela permet d’entretenir le système qui la génère et le rendre prospère. C’est aussi une récompense pour le travail fourni.

permaculture produire resultat
Obtention d’une récolte de légumes - Crédit photo : JF Gabnor sur Pixabay

Principe nº4 : Appliquer l'auto-régulation et accepter la rétroaction

La Nature et notre Terre fournissent des organismes auto-régulés, qui subissent des mécanismes de rétroaction.

Hein ?!

La rétroaction est l’ensemble des effets retours suite à nos comportements et nos actions envers la nature. Elle peut-être négative comme le réchauffement climatique ou positive.

De grands mots pour dire, qu’en permaculture, assure-toi que le système continue de fonctionner correctement, en évitant les activités néfastes. Car, ces dernières peuvent mettre longtemps à se faire ressentir.

Principe nº5 : Utiliser et valoriser les ressources et les services renouvelables

Il s’agit d’exploiter au mieux l’abondance de la nature. Le but est de réduire notre dépendance face aux ressources non renouvelables et de limiter notre comportement consommateur.

Ce principe nous rappelle que nous devons “laisser faire la nature”. C’est-à-dire être en harmonie avec ce qu’elle nous procure, au lieu d’essayer de la contrôler et de la surexploiter.

Principe nº6 : Ne pas produire de déchets

Aucun déchet n’est produit en utilisant et en valorisant toutes les ressources disponibles. Tu évites ainsi le gaspillage.

Par exemple, les vers de terre sont des recycleurs de matières organiques. Ils transforment ces déchets en nutriments utiles pour les plantes.

Dans ton bercail, tu peux aussi utiliser les matériaux de réemploi.

permaculture ne pas produire de dechet
Exemple du prinicipe nº6 de la permaculture, le compost permet d’éviter les déchets - Crédit photo : Manfred Antranias Zimmer sur Pixabay

Principe nº7 : Concevoir en partant du général pour aller aux détails

Ce principe nous rappelle qu’il faut prendre du recul pour avoir une vision d’ensemble.

Ce qui permet d’observer les systèmes naturels, afin de les reproduire. Les détails s’ajouteront par la suite au fur et à mesure de nos avancées.

Principe nº8 : Intégrer plutôt que séparer

De bons éléments placés aux bons endroits permettent de développer des relations mutuellement bénéfiques, au lieu d’être en concurrence les uns avec les autres.

Ici c’est le travailler ensemble et s’entraider.

Principe nº9 : Utiliser des solutions lentes et à petite échelle

Favorise des systèmes lents et petits pour 2 raisons :

  • Ils sont plus faciles à maintenir que des gros,
  • Ils produisent des résultats durables tout en optimisant les ressources locales.

Principe nº10 : Utiliser et valoriser la diversité

La diversité nous offre une assurance face aux aléas de la nature et de notre environnement. On est donc moins vulnérables en ne mettant pas tous nos œufs dans le même panier.

Cela peut être l’utilisation d’une partie des eaux grises pour arroser le potager, si la citerne est vide parce qu’il n’a pas plu.

Principe nº11 : Utiliser les interfaces et valoriser les zones de bordures

Les phénomènes les plus intéressants et les plus productifs sont les endroits où deux éléments différents se rejoignent.

Le “on a toujours fait comme ça”, le commun ou l’évident n’est pas forcément le meilleur système.

Principe nº12 : Utiliser le changement et y réagir de manière créative

En observant les changements inévitables et en intervenant au bon moment, on peut avoir un impact positif sur eux.

Éco-habitat et permaculture : les outils et stratégies

Ce sont souvent ces techniques qu’on entend et qu’on lit partout. On peut citer entre autres :

Attention !

On parle bien de techniques et outils, ce qui signifie qu’ils sont divers et variés.

Comprends par là, qu’ils NE sont surtout PAS universels (contrairement aux piliers éthiques et aux principes).

On fait donc attention à choisir la bonne technique, en l’analysant au préalable en fonction de son contexte (environnement, projet, ressources…).

Je te donne des exemples concrets pour ton bercail dans le prochain paragraphe 🙂

eco habitat et permaculture
Un bercail entouré de champs - Crédit photo : Francis Macdonald sur Unsplash

Comment appliquer la permaculture à son bercail ?

C’est une bonne question. En réalité, ce sont toutes les possibilités que nous découvrons et que nous te partageons avec Au Bercail 😉

Il s’agit de l’éco-construction ou l’éco-rénovation : un bercail durable et sobre en consommation d’énergie avec une empreinte écologique minimale.

La permaculture pour ton bercail peut s’appliquer de différentes manières :

  • En utilisant des matériaux naturels, locaux et biodégradables comme la terre, la paille ou encore les enduits à la chaux qui font partie de la maçonnerie douce.
toit chaume permaculture
Paille couvrant le toit de la maison - Crédit photo : Peggy Choucair sur Pixabay
  • En favorisant les matériaux de réemploi comme les Earthships ;
  • En collectant et réutilisant l’eau grâce à des citernes, des toilettes à compost ou l’épuration phytosanitaire ;
  • En prenant en compte les risques naturels de ton lieu comme les incendies de forêt, les tempêtes, les inondations, les tremblements de terre…
  • En collectant les énergies comme les maisons passives qui utilisent le solaire, l’éolien, l’inertie thermique et autres procédés ;
  • En auto-construisant qui favorise la recherche d’autonomie financière et technique.

Pour conclure

J’espère que cet article généraliste t’a permis de dégrossir ce qu’est la permaculture, et d’y voir plus clair.

Le but de la permaculture est d’être attentif à la nature, à tous les êtres vivants et de partager équitablement.

C’est une éthique, des principes et des outils… mais, surtout du bon sens !

La permaculture nous aide à concevoir des lieux de vie durable et respectueux de l’environnement, en nous inspirant du fonctionnement des éco-systèmes existants.

Es-tu sensible à la permaculture pour ton bercail ? Partage-moi des réflexions en commentaire.

Sources
Frédérique Dussaillant

Frédérique Dussaillant