Maison passive : fonctionnement, principes et label
Imagine-toi dans ta maison, au chaud l’hiver sans utiliser de chauffage, et au frais l’été sans utiliser de climatisation ; avec une consommation énergétique extrêmement basse.
Ce n’est pas un rêve, mais bien une réalité possible avec la maison passive.
Mais qu’est-ce qu’un bâtiment passif ? Comment ça fonctionne ? La maison est-elle vraiment passive ?
Embarque avec moi dans le monde de la conception bioclimatique, du logement ultra-performant et économe en énergie.
“Vite Fred, je n’ai pas le temps de tout lire”
Voici les points à retenir :
1. Qu’est-ce qu’un maison passive ?
C’est un logement qui couvre seul 70% de ses besoins en chauffage, tout en offrant une confort thermique été comme hiver à ses habitants.
2. Quel est le principe de la maison passive ?
La maison passive repose sur le concept de la construction très basse consommation, ainsi que sur la production de chaleur dégagée à l’intérieur de l’habitat et sur les rayons du soleil pour se chauffer.
3. Existe-t-il un label de la maison passive ?
Oui, il s’agit de Passivhaus, l’unique label Bâtiment Passif délivré en France par l’organisme La Maison Passive
C'est quoi une maison passive ?
Une maison passive est un habitat qui offre un maximum de confort thermique, en toute saison, tout en réduisant le besoin d’énergie pour le chauffage.
Concrètement, une maison passive couvre à elle seule minimum 70% de ses besoins en chauffage. On se passe donc de chauffage dans ce type de bercail.
Aussi appelée BePas (bâtiment à énergie passive), ce type de construction repose sur 3 sources directes pour produire de la chaleur interne au bercail :
Le rayonnement du soleil ;
Les habitants du logement ;
Les équipements de la maison.
Maison bioclimatique, autonome, BBC, bâtiment positif... est-ce la même chose ?
- Maison bioclimatique
Une maison bioclimatique est un habitat conçu pour limiter la consommation d’énergie, en profitant au maximum du rayonnement solaire (chaleur et lumière) et de la circulation naturelle de l’air. L’orientation du logement tient compte du climat où il se trouve.
Oui, l’habitat passif a une conception bioclimatique. Je t’en reparle un peu plus loin dans l’article.
- Bâtiment Basse Consommation (BBC)
Si ta maison est BBC, cela signifie qu’elle consomme très peu d’énergie et rejette le moins possible de gaz à effet de serre.
Mais, la maison passive va bien plus loin qu’un bâtiment basse consommation.
Concrètement, un logement BBC respecte les critères de la RT 2012 et limite sa consommation énergétique à 50 kWh/m², tandis que la maison passive impose un standard plus élevé à 15 kWh/m².
Bon à savoir
C’est quoi kWh/m²/an ?
C’est l’unité de mesure de la consommation d’énergie d’un logement, par unité de surface et par an. Elle sert à mesurer sa performance énergétique.
- Maison positive & BePos
BePos (bâtiment à énergie positive) ou maison positive est un habitat qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. C’est toute la différence avec la maison passive, qui, elle, ne produit généralement pas d’énergie.
- Maison autonome
La maison autonome est autosuffisante, c’est-à-dire qu’elle est capable de fonctionner de manière totalement indépendante des réseaux énergétiques. Elle n’est reliée à aucun réseau énergétique de distribution (eau potable, électricité, gaz).
La maison autonome produit elle-même l’électricité, l’eau chaude sanitaire et une source de chaleur pour se chauffer en hiver.
La maison passive est-elle vraiment passive ?
Cette dénomination vient du fait que la maison passive repose sur l'utilisation de l'apport de chaleur "passive" du soleil, en plus d'une isolation et étanchéité à l'air performantes.
Aussi appelée "maison sans chauffage", la maison passive s'appuie sur 2 concepts :
- Une construction très basse consommation,
- La chaleur dégagée à l’intérieur de la maison par les habitants et les appareils électriques, ainsi que la chaleur du soleil sont suffisants pour se chauffer.
D’ailleurs, Caroline a interviewé Pascal Lenormand sur l’amélioration de son confort thermique, grâce au Design énergétique et son impact sur la relation entre l’usage et le bâtiment.
Comment fonctionne une maison passive ?
Une conception bioclimatique
Le but d’une maison passive est d’atteindre une très haute performance énergétique. Elle repose en partie sur les 3 principes d’une construction bioclimatique :
- Capter et réguler la chaleur en bénéficiant le plus possible de l’ensoleillement naturel ;
- Stocker la chaleur grâce à des matériaux à forte inertie thermique ;
- Restituer la chaleur : lors des baisses de température, la chaleur emmagasinée par les matériaux est restituée lentement.
Pour optimiser efficacement la consommation énergétique de la maison, il est essentiel d’étudier :
- L’orientation de la maison afin de capter au maximum les apports solaires en hiver (grandes surfaces vitrées face Sud) dans les pièces de vie et à s’en prémunir en été (protection solaire) ;
- Le choix des matériaux à forte inertie, qui captent la chaleur et la stockent le jour, ce qui régule la température ambiante ; puis restituent la chaleur accumulée dans la journée la nuit ;
- Les ouvertures : des fenêtres double ou triple vitrage sont indispensables pour éviter les pertes énergétiques (isolation) et les fuites d’air (étanchéité).
Une isolation, étanchéité et ventilation performantes
L’isolation est un enjeu majeur. Les fondations, les murs et la toiture sont totalement isolés pour éviter toutes déperditions de chaleur. Afin de limiter la surchauffe du bercail, des protections solaires sont installées sur chaque ouvrant.
Côté étanchéité à l’air, toutes les fuites d’air sont supprimées, notamment au niveau des ouvrants. Dans une maison passive, on a donc besoin d’une ventilation contrôlée pour faire circuler l’air et la renouveler, puisque tous les ponts thermiques ont disparu.
L’air circule ainsi dans un circuit double flux filtré, ce qui offre une excellente qualité de l’air intérieur aux habitants.
Une consommation énergétique maitrisée
Une maison passive est équipée d’appareils électroménagers économes en énergie, avec une classe énergétique de catégorie A.
Concernant le système de ventilation, il récupère plus de 75% de la chaleur sortante, en aspirant les calories de l’air sortant pour réchauffer l’air entrant. C’est possible grâce à une VMC double flux. Il est aussi possible d’utiliser la géothermie, comme un puits canadien, pour tempérer l’air entrant dans la maison.
Sur le même principe, tu peux aussi récupérer la chaleur des eaux grises sortantes (comme le lave-vaisselle, le lave-linge ou la douche) pour réchauffer l’air entrant ou l’eau entrante provenant du réseau.
L’eau chaude sanitaire est généralement produite par un chauffe-eau thermodynamique ou des panneaux solaires.
Et pour le chauffage alors ? Comme les besoins sont très faibles, 2 solutions sont envisagées : – La pose d’une résistance électrique placée au niveau du système de ventilation ; – L’ajout d’un petit poêle (bois ou granulés).
Les 4 critères d'une maison passive
En France, une maison passive est à la fois un mode de construction et un label. Pour obtenir la certification du “Bâtiment passif”, l’habitat doit garantir :
1. Les besoins en chauffage : ils doivent être inférieurs à 15 kWh/m²/an.
2. Les besoins en énergie primaire totale : cela correspond à la consommation de tous les usages (chauffage et électricité). Ils doivent être inférieurs à 60 kWh/m²/an d’énergie renouvelable.
3. L’étanchéité à l’air du bâtiment : les ponts thermiques et passages de l’air doivent disparaitre. Le critère chiffré est n50 < 0,6 /h. Autrement dit, la perméabilité à l’air doit être inférieure à 0,6 par heure sous 50 pascals de différence de pression.
4. La limitation de la surchauffe : ce critère de confort signifie que la température intérieure de la maison doit pouvoir être limitée. Seuls 10% des jours de l’année peuvent dépasser le pic de température de 25 °C.
Le label Bâtiment Passif (Passivhaus)
PassivHaus est un label allemand fondé en 1996, qui s’est rependu progressivement en France.
Il vérifie que ta maison respecte les critères de la construction passive, à savoir les différents objectifs de performance du bâtiment (isolation, fenêtres, ventilation, ponts thermiques et étanchéité à l’air).
Cette labellisation européenne du Bâtiment Passif se divise en 4 catégories selon la performance de l’habitat :
- « Bâtiment Passif Classique » : cette catégorie correspond aux maisons qui respectent les 4 critères précédemment cités.
- « Bâtiment Passif Plus » : pour obtenir cette certification, le logement doit générer minimum 60 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à son emprise au sol.
- « Bâtiment Passif Premium » : la maison passive doit générer au moins 120 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à son emprise au sol.
- « BaSE » (« Bâtiment Sobre en Energie») : cette catégorie englobe des bâtiments n’atteignant pas le standard Classique, peu importe la raison.
À ce jour, le seul organisme à délivrer ce label international en France est La Maison Passive.
Pour conclure
J’espère que cet article t’a plu.
C’est bien l’orientation, sa structure, son isolation thermique et son étanchéité qui permettent de réduire les besoins en chauffage d’une maison passive. Capables de se passer d’un mode de chauffage traditionnel, les économies d’énergie réalisées font réduire significativement la facture d’électricité.
L’efficacité des critères du label Passivhaus a fait ses preuves. Après la première livraison du bâtiment passif en Allemagne en 1991, ses performances énergétiques sont restées stables puis 25 ans !
Tu veux te lancer dans une construction d’une maison passive ? Il te reste des questions ? Partage-les en commentaire.