Fresque de la Construction : en avant vers la construction durable
Fresque de la Construction : en avant vers la construction durable
Et si tu participais à la Fresque de la Construction ? Que tu débutes dans ton projet de maison écologique ou que tu sois plus avancé, que tu sois un bricoleur novice ou aguerri, la Fresque de la Construction est un atelier qui permet de comprendre l'impact de la Construction et de l'Aménagement sur le Climat et l'Environnement.
Cette fresque va plus loin que la sensibilisation au changement climatique. Elle te donne des pistes de réflexions collectives et collaboratives pour réduire notre impact et de l'adaptation au changement climatique.
Curieux ? Je te raconte mon expérience et pourquoi tu devrais y participer également.
Sommaire : tu veux un complément d’info ? Rends-toi à la section voulue 😉
Une Fresque pour sensibiliser à la construction durable
Et si tu te faisais Fresquer ?
Comment se déroule la Fresque de la Construction ?
C’est Fresque ça !
"Vite Fred, je n'ai pas le temps de tout lire"
Voici les points à retenir :
1. Qu’est-ce que la Fresque de la Construction ?
C’est un atelier ludique et collaboratif sur le thème de la construction pour répondre aux enjeux du changement climatique
2. Comment se déroule l’atelier ?
En 3h, avec une dizaine de participants, tu co-construis une fresque selon des thématiques précises comme les énergies, l’urbanisme, la rénovation…
3. Pourquoi participer à la Fresque de la Construction ?
Pour comprendre les enjeux liés à nos habitations, rencontrer d’autres personnes, confronter tes idées et réflexion, trouver des solutions communes… les bénéfices sont multiples !
Une Fresque pour sensibiliser à la construction durable
C'est un atelier ludique et coopératif, inspiré de la Fresque du Climat, qui a pour but de sensibiliser les participants aux enjeux environnementaux par rapport au secteur de la construction en France.
Elle s’adresse aussi bien à l’ensemble des professionnels de la construction / rénovation, qu’aux particuliers. In fine, tout le monde est concerné.
Fondés sur l’intelligence collective, les participants créent une fresque grâce à des cartes qui représentent différentes composantes du secteur de la construction. Questions, réflexions, débats… Les participants sont acteurs de leur Fresque en se concertant pour retrouver les liens de cause à effet par thème.
Plus que de la sensibilisation, l’enjeu est de transformer nos habitudes vers l’éco-construction, et répondre ainsi aux objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC).
Et si tu te faisais Fresquer ?
Mais qu’est ce que tu racontes Fred ? Se faire “fresquer”, c’est participer à la Fresque de la Construction.
Pourquoi y participer alors que tu es déjà sensibilisé à l’écologie, notamment dans le secteur de la construction/aménagement ?
Tout simplement parce que l’on continue d’apprendre, de découvrir de nouvelles initiatives et de trouver des solutions collectivement.
Oui, on sait tous qu'il est urgent d’agir, surtout lorsque l’on est conscient qu’1/3 des gaz à effet de serre nationaux sont dus à la construction.
Mais, quels sont nos leviers d’action ? Les connais-tu ?
J’ai un petit jeu pour toi.
“Vaut-il mieux utiliser un béton local ou bien un bois provenant de Norvège ?”
C’est une bonne question, non ? Quelle est ta réponse ?
C’est l’intervenante, Delphine, qui m’a posé cette première question (lorsque l’on attendait son collègue pour ouvrir les portes du coworking😅).
“D'instinct, ni l’un ni l’autre. Mais à choisir, je crois que je prendrai le béton local, car l’impact du bois provenant de Norvège doit être plus important.” On en est resté là.
Et bien, c’est notamment pour ce genre de réflexions qu’il est intéressant de participer à la Fresque de la Construction.
Tu t’informes. Tu poses tes questions. Tu confrontes tes idées.
Bref, se faire fresquer, c’est bien parce que :
- On déconstruit nos préjugés ;
- On constate que nos décisions et nos choix ont un réel impact ;
- On réfléchit, on débat et on partage nos opinions ;
- On sort du triangle de l’inaction (élu, entreprise et citoyen qui se renvoient la faute pour ne pas initier le changement nécessaire) ;
- On distingue nos besoins réels ;
- On rencontre d’autres acteurs (on se sent moins seul et ça fait du bien 🤗) ;
- On s’entraide en trouvant des solutions communes et collectives ;
La Fresque permet de prendre conscience de la situation et des enjeux, afin d’agir efficacement.
Comment se déroule la Fresque de la Construction ?
Le “Fresqueur” (l’intervenant qui anime la Fresque) rassemble les participants autour d’une table.
En 3 heures, cet atelier se déroule en 4 parties :
- 1e partie : les cartes à placer
Le jeu commence avec 6 cartes à assembler sur les besoins.
“C’est intéressant de voir l’évolution de nos besoins. Il y a clairement un avant et un après.”
Différents lots de cartes arrivent au fur et à mesure. La fresque se co-construit autour de plusieurs thématiques : urbanisme, conception, construction/rénovation, énergie du bâtiment, production de matériaux…
“J’ai notamment été surprise d’apprendre que la fabrication des matériaux est le principal facteur d’émission de gaz à effet de serre dans le processus de construction ; là où je pensais que ce serait le transport.”
- 2e partie : place à la créativité
Tu te munis de crayons pour illustrer la Fresque, et c’est parti pour la rendre la plus attrayante et compréhensible possible. Ça passe par des illustrations, des dessins et des messages. Les participants terminent la Fresque en lui donnant un titre.
“Ici, c’est clairement le moment où tu digères toutes les infos reçues et que tu décompresses.”
- 3e partie : Action !
L’ensemble des participants imaginent des solutions et débattent des pistes d’action.
L’intervenante a fait cette phase par un jeu de rôle. Chacun d'entre nous énonçait une solution et deux autres personnes rebondissaient dessus en proposant un axe d’amélioration, d'entraide ou un autre point de vue. C’est bête, mais on se sent soutenu et on trouve des alliés dans nos projets.”
- 4e partie : Conclusion
Le Fresqueur synthétise ce qui a été appris, il nous permet d’avoir une vue d’ensemble sur les apprentissages et les solutions.
C’est Fresque ça !
C’est le petit nom qu’on a donné à notre Fresque.
Au fait, qu’as-tu répondu à mon petit jeu au début de l’article ?
Après avoir participé à la Fresque de la Construction, tu comprends qu’en termes d’impact, il est préférable d’importer du bois de Norvège. Ce n'est pas forcément la solution idéale, mais elle est mieux que le béton local. En effet, la fabrication de matériaux représente le principal facteur d'émission de gaz à effet de serre, soit 80% des émissions. Le transport représente “seulement” 8% des émissions à gaz à effer de serre. D’autant plus que le béton est plus polluant que le bois.
Il est intéressant de participer à cet atelier pour comprendre :
- l’impact du secteur de la construction sur le changement climatique,
- comment nous y participons tous à notre échelle,
- les solutions existantes pour limiter notre empreinte sur la planète;
Bref, la Fresque de la Construction est une invitation à passer à une construction consciente et durable.
Je t’invite à te faire ton propre avis sur la Fresque de la Construction en participant à l’un des ateliers.
Sources
Fresque de la Construction : https://www.fresquedelaconstruction.org/
Top 5 des influenceurs engagés à suivre dans le BTP, brico, jardin
Top 5 des influenceurs engagés
à suivre dans le BTP, brico, jardin
Tutos travaux, vlogs de chantier, projet d'auto-construction et d'éco-rénovation... De nombreux artisans ou particuliers partagent leurs initiatives, leurs maisons écologiques ou leur mode de vie sur les réseaux pour préserver notre belle planète.
On pourrait qualifier ces personnes d'éco-influenceurs puisqu'ils nous sensibilisent à l'écologie, en faisant preuve de résilience, et nous poussent à agir et/ou consommer différemment.
Tour d'horizon de 5 éco-influenceurs à suivre sans modération pour améliorer notre bercail durablement.
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Aline et Nils : Beignet de Consoude
Claude Lefrançois – Papy Claude
Pierre Berghof – Pierre le cultivateur
Alice Renaux – Alice La penduline
Sylvie Pereira – SyPer
Aline et Nils : Beignet de Consoude
Résilience, low tech, auto-suffisance... ce sont les termes qu'explorent Aline et Nils, alias Beignet de Consoude, sur leurs réseaux Instagram et Tik Tok. Le déclic est survenu au début du confinement en 2020 avec la pénurie alimentaire. Ils se rendent compte qu'ils dépendent de la société. Plusieurs réflexions s'en suivent : comment construire un habitat ? Comment faire pousser des légumes pour s'alimenter sans passer par un supermarché ?...
Ils veulent alors changer leur mode de vie, pour être en accord avec la planète. Ils partagent leurs apprentissages et leur projet. On y découvre la recherche de leur terrain, le parcours (combat?) administratif pour construire un habitat alternatif et la construction de leur yourte. On y retrouve toutes les thématiques liées à l'autosuffisance que ce soit avec l'habitat (construction, électricité, eau...) ou avec l'alimentaire (plante, herboristerie...).
Leur compte Instagram : @beignetdeconsoude
Leur compte Tik Tok : @beignetdeconsoude_
Claude Lefrançois - Papy Claude
Après 30 ans de carrière dans le bâtiment, Claude Lefrançois, alias Papy Claude, n'a qu'une obsession : améliorer nos habitats grâce à des rénovations pertinentes. Avec sa chaine YouTube, il partage son savoir et son expérience au plus grand nombre. Ses vidéos traitent du confort, du respect de l'habitat, de l'habitant et de l'environnement…et bien évidemment de la performance énergétique.
Cet ancien charpentier est aussi l'auteur des livres Maison écologique, construire ou rénover ? et Les clés du confort thermique écologique ; ainsi que de nombreux articles sur des sujets techniques et la dénonciation de Greenwashing.
Sa chaine YouTube : @PapyClaude
Son compte Instagram : @soigner.lhabitat
Son site web : www.papyclaude.fr
Pierre Berghof - Pierre le cultivateur
Direction le jardin avec Pierre le cultivateur. Ce passionné de Nature s'est installé en Normandie avec sa famille pour profiter d'un terrain de jeu énorme : 120 m2 de potager, 100 m2 de haies fruitières et 2000 m2 de forêt comestibles. Rien que ça !
Au travers de courtes vidéos avec un ton joyeux, Pierre partage des conseils simples et concrets sur le jardinage et le potager. On apprend facilement à planter des semis, à créer notre premier potager et à exploiter au mieux les ressources, toujours dans le respect de la nature et de notre environnement.
Pierre donne des astuces naturelles, montre des DIY et des tutos pour répondre à toutes les questions que l'on se pose : que faire en décembre au jardin potager ? Comment se débarrasser naturellement des parasites ? Quand récolter les courges ? Comment et pourquoi tailler les poireaux ? Comment réaliser une fraiseraie ?
Son compte Instagram : @pierre.lecultivateur
Son compte Tik Tok : @le.cultivateur
Son profil Facebook : @Pierre le cultivateur
Sa chaine YouTube : @le.cultivateur
Son site web : www.lecultivateur.fr/
Alice Renaux - Alice La penduline
Après une reconversion professionnelle en 2007, elle quitte la fonction publique et devient artisane spécialisée en rénovation du patrimoine et habitat écologique. À travers son compte Instagram, elle partage son quotidien dans la rénovation d'un bâti ancien, ses erreurs et ses conseils pour réussir son chantier écologique.
Adepte de woofing, de chantiers participatifs et de formations dans la construction éco-responsable, elle met au profit ses connaissances et conseille sur les isolants biosourcés et les matériaux (paille, terre, chanvre et chaux).
Son but ? T'aider à améliorer le confort et la qualité de ton bercail sans (trop) nuire à la planète. Elle décortique plusieurs solutions comme les toilettes sèches, le poêle de masse, la chaux... On y découvre des tutos sur la fabrication de briques en terre crue ou encore les alternatives existantes pour des cloisons sans placo.
Son compte Instagram : @la_penduline
Sylvie Pereira - SyPer
Elle voulait changer de vie, elle l'a fait ! Sylvie Pereira, alias SyPer, a quitté son CDI et vendu sa maison pour construire une Tiny house en Normandie. Sur sa chaine YouTube, on découvre ses travaux de rénovation et de bricolage depuis 2016. En 2021, elle a commencé le projet de rénovation d'une grange.
De la restauration d'outils rouillés, à l'isolation d'un plancher en passant par la réparation d'une fuite de toit, elle donne ses conseils, ses astuces et des tutos. C'est une mine d'informations lorsque l'on est sur un chantier.
Cette passionnée de bricolage partage aussi sa passion pour les créations en métal, en bois ou en pierre. On y découvre notamment la fabrication d'un bureau en bois et métal recyclés.
Sa chaine YouTube : @SylviePereiraSyPer
Pour conclure
Cette sélection est loin d’être exhaustive. De nouveaux artisans, pro du BTP ou particuliers créateurs apparaissent régulièrement sur les réseaux sociaux.
S’ils proposent tous un contenu différent, ils se rejoignent sur un point : celui de contribuer à mettre en avant des solutions durables pour nos maisons. Merci à eux !
Tu as d’autres influenceurs engagés à me faire découvrir ? Partage-les-moi en commentaire 🙏
Chantier participatif en 2024 : c'est quoi ? Comment s'inscrire ?
Chantier participatif en 2024 : c'est quoi ? Comment s'inscrire ?
Le monde de l'éco-construction, l'éco-rénovation ou l'auto-construction t'attire. Tu as un projet de maison écologique et tu cherches à te former ?
Le chantier participatif est une solution idéale pour te perfectionner facilement, en mettant la main à la pâte.
Entouré d'autres volontaires passionnés, tu apprends de nouvelles techniques, tu anticipes les difficultés et tu évites les erreurs lors de tes propres travaux.
Comment fonctionne le chantier solidaire ? Est-ce fait pour toi ? Où peux-tu trouver des chantiers participatifs ? Prends un café et installe-toi, je te dis tout dans ce nouvel article.
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Qu’est-ce qu’un chantier participatif ?
Comment fonctionne un chantier participatif ?
Qui peut participer à un chantier solidaire ?
Pourquoi y participer ? Les bénéfices du chantier participatif
Où trouver un chantier participatif ?
"Vite Fred, je n'ai pas le temps de tout lire"
Voici les points à retenir :
1. Qu’est-ce qu’un chantier participatif ?
Des bénévoles prêtent main forte à un porteur de projet d’un éco-habitat, que ce soit pour sa construction ou sa rénovation.
2. Comment trouver des chantiers participatifs ?
Grâce à des plateformes spécialisées, des sites de volontariat ou les réseaux sociaux.
3. Quel est l’intérêt d’un chantier participatif ?
C’est une rencontre avec des personnes qui partagent des valeurs communes. En tant que volontaire, tu apprends ou perfectionnes des techniques d’éco-construction/rénovation. Pour l’organisateur, c’est d’avoir de l’aide grâce une main d’œuvre supplémentaire.
Qu'est-ce qu'un chantier participatif ?
Un chantier participatif est un lieu où se rassemblent plusieurs particuliers pour travailler ensemble, de manière bénévole, sur des travaux de construction ou de rénovation.
Appelé aussi chantier solidaire, partagé ou collaboratif, ce sont de petits ou gros chantiers pour aménager la maison et/ou le jardin.
Ce principe d'entraide s'est développé notamment pour des projets d'auto-construction, d'éco-construction ou d'éco-rénovation.
À l'origine, il s'agit d'un évènement organisé dans un cadre privé sans but lucratif, bien que ce concept tend à se professionnaliser.
Comment fonctionne un chantier participatif ?
L'organisateur du chantier participatif fait appel à des bénévoles qui viennent lui prêter main-forte sur son projet.
Ces volontaires donnent de leur temps et de leur énergie pour la mise en place d'un aménagement particulier. Cela peut concerner le gros œuvre, le second œuvre, les finitions ou bien les aménagements extérieurs.
Quelques exemples de chantiers participatifs :
- Construire une tiny house
- Appliquer un enduit chaux-chanvre
- Poser des fenêtres
- Réaliser un jardin en permaculture
- Ect.
En échange, les volontaires rencontrent des personnes qui partagent les mêmes aspirations et apprennent une nouvelle compétence. Ils se perfectionnent dans les différentes méthodes de construction.
Bon à savoir
Parfois, un accompagnateur professionnel est présent sur le chantier pour l'organiser de manière efficace (gestion des volontaires et de l'administratif, planification du budget et de la logistique...).
Qui peut participer à un chantier solidaire ?
Absolument tout le monde. Ce qui est merveilleux avec les chantiers participatifs, c'est que les volontaires proviennent de tous milieux.
Professionnels ou amateurs, retraités ou étudiants, passionnés de construction écologique ou juste curieux, il n'y a pas de profil type.
Tu te demandes si le chantier participatif est fait pour toi ? Je t'en dis plus dans le prochain paragraphe.
Pourquoi y participer ? Les bénéfices du chantier participatif
Rencontrer et partager un projet autour de valeurs communes
Un chantier participatif permet de rencontrer diverses personnes qui partagent les mêmes valeurs autour de l'habitat éthique et de ses enjeux environnementaux, sociaux et économiques.
Participer à un chantier solidaire, c'est travailler en groupe. Cela favorise la cohésion sociale et la découverte de nouvelles techniques, de matériaux et de matériel pour l'éco-rénovation ou l'éco-construction.
Acquérir des connaissances et se former aux différentes méthodes de construction
Tu peux facilement te former à l'éco-rénovation ou l'éco-construction grâce aux chantiers participatifs. Tu acquiers à la fois un savoir théorique et de nouvelles compétences grâce à la mise en pratique.
Que ce soit pour créer un projet personnel, améliorer ta créativité ou utiliser tes deux mains, tu apprends de nouvelles méthodes de construction.
Tester de nouvelles solutions durables pour son bercail
Un chantier participatif est aussi l'endroit idéal pour tester les idées que tu veux appliquer chez toi.
Attention, il n'est pas question de faire n'importe quoi chez ton hôte ! Mais de mettre en œuvre et de perfectionner une technique, comme concocter un enduit ou construire un mur.
Par exemple, tu rêves d'un earthship comme bercail idéal. En te renseignant sur ce type d'habitat, tu as découvert le mur en brique de verre, et tu adores ! L'idée est donc de trouver un chantier solidaire qui propose la construction de ce type de mur.
Comme l'explique Diane Folletet au micro de Caroline dans l'épisode Construire notre havre écologique en famille : L' aventure Earthship en autoconstruction, il est intéressant de faire cette expérience pour te rendre compte du boulot que cela demande, et si tu te sens capable d'appliquer cette pratique à ton bercail.
Où trouver un chantier participatif ?
Les plateformes spécialisées
Il en existe 2 principales en France :
- La coopérative Twiza
Tu trouveras sur ce réseau des centaines de chantiers participatifs écologiques en France et en Belgique.
Cet organisme a pour but de permettre au plus grand nombre de se réunir et d’interagir autour de la thématique de l'habitat sain et respectueux.
- L'association Oïkos
Elle a pour vocation de promouvoir et développer la construction et la rénovation écologiques. Tu peux visualiser les différents chantiers participatifs grâce à la carte interactive et t'inscrire facilement à celui que tu veux.
Les sites de volontariat
En France ou à l'étranger, tu peux trouver facilement des particuliers qui recherchent des volontaires pour les aider dans leurs travaux grâce aux sites :
- Workaway.info (français)
- Voluntouring.org (anglais)
- HelpX.net (anglais)
- WWOOF.net (anglais)
Les réseaux sociaux
Notamment sur Facebook, il existe plusieurs groupes dédiés à l'auto-construction ou l'éco-rénovation. Des annonces sont régulièrement publiées pour trouver des bénévoles à participer à des chantiers participatifs.
Pour conclure
Le chantier participatif est une merveilleuse expérience humaine qui sensibilise aux éco-habitats et démocratise la construction écologique.
C'est à la fois un terrain d'observation et de pratique qui te permet d'échanger et d'apprendre sur la maison durable.
En tant que bénévole, participer à un chantier solidaire, favoriser l'acquisition de connaissances et des compétences sur différentes techniques de construction.
As-tu d'autres questions sur les chantiers participatifs ? Un point que tu souhaites éclaircir ou aborder ? Écris-le en commentaire, je serai ravie de te répondre :)
Quand la permaculture aide à façonner notre vision du monde
Partie 4
Quand la permaculture aide à façonner
notre vision du monde
Journal de bord : à la rencontre d'un adepte de la permaculture.
Julien termine une formation de 10 jours en permaculture à l'éco-lieu de Poul'Art à Rieumes (31).
Aux côtés des formateurs Jessie et Andrew Darlington, et d'un groupe de 10 autres apprentis, il s'immerge dans le design permacole. Son but ? Pouvoir créer son propre lieu de vie et appliquer les principes de la permaculture dans son travail.
Julien sera-t-il certifié en permaculture ?
Je t'embarque avec moi dans ce dernier journal de bord : à la rencontre d'un adepte de la permaculture.
Ce carnet est le dernier d'une série de 4 articles qui me permet d'appréhender la permaculture grâce aux réflexions et ressentis de Julien :
- Carnet nº1 : Construire son jardin d'Eden sur Terre grâce à la permaculture
- Carnet nº2 : Tout s'influence en permaculture
- Carnet nº3 : Permaculture, doit-on s’ancrer dans un lieu ?
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- Jour 10 : Éco-construction
- Jour 11 : Permaculture urbaine
- Jour 12 et 13 : Préparation du design et présentation
Jour 10 : Éco-construction
17 juillet 2023 : camping Poul'Art
Dring ! Nouveau message de Julien :
"Aujourd'hui, on a vu l'éco-construction. On parle d'habitat. C'est un terrain qui peut être aménagé de différentes manières selon les solutions qu'on privilégie."
Le groupe d'apprentis en permaculture a vu de nombreux exemples d'aménagement et d'études de cas. Julien me mentionne différents éco-lieux en Australie (Crystal waters et Jarlanbah), au Danemark (Trundeslund) et aux États-Unis (Davis City à Sacramento).
"C'est intéressant d'avoir du recul sur ce qui s'est déjà fait, sur ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas."
Ils ont aussi abordé les matériaux écologiques, les plus locaux possible, voire sur le terrain même dans le but de "concevoir une maison passive solaire, entourée d'un paysage comestible. Ça serait l'idéal."
Julien me rappelle le principe nº1 en permaculture : Observer & Interagir. En effet, "la première chose à faire est de définir le positionnement et l'orientation de la maison sur le terrain par rapport aux différents éléments, tout en observant le soleil d'hiver et d'été."
À ces mots, je me dis que lorsqu’on achète un terrain, il serait intéressant de voir comment il évolue sur une année. Mais qui fait cela de nos jours ?
Puis, ils ont vu l'aspect technique des systèmes avec de nombreux exemples. Julien me cite :
- L'isolation du sol et du toit en interne avec un pare-vapeur et en externe avec un pare-pluie pour évacuer l'eau sous toutes ses formes ;
- Le chauffage avec un poêle de masse et la clim ;
- La cuisine avec une marmite norvégienne ou un four solaire par exemple. "Ce sont des solutions pour économiser l'énergie électrique et utiliser les éléments" ;
- La cave qui permet d'être utilisé comme "réfrigérateur" comme conserver les aliments, les légumes, le vin.
- Les entrées de la maison avec un sas, une zone tampon qui permet de garder la chaleur ou la fraicheur de la maison par rapport à l'extérieur.
Ce dernier exemple me fait directement penser aux earthships ou géonef en français). Ce type d’habitation se base sur la récupération et le recyclage de matériaux, et possède différents sas entre l’extérieur et l’intérieur de la maison.
“Avec cette journée sur l'éco-construction, je me dis que finalement, on est plus ou moins voué au collectif. C'est humain. Il suffit de trouver la mesure entre les habitants d'un lieu. Les exemples présentés sont intéressants, car ils permettent de revoir notre modèle individualiste. Le collectif ne devient plus une contrainte, mais un plaisir de renouer un lien" me commente Julien.
Jour 11 : Permaculture urbaine
18 juillet 2023 : camping Poul'Art
Cette journée est consacrée à la permaculture en milieu urbain. "On constate tous que de nombreuses ressources en ville ne sont pas exploitées. La consommation des ressources de la campagne demande aussi beaucoup d'énergie pour être acheminée à la ville" m’explique Julien.
Il poursuit sa réflexion :
"Je le savais déjà, mais les gens en ville dépendent de l'extérieur comme un supermarché, cela s'est surtout confirmé durant la crise sanitaire du COVID-19. La ville devrait utiliser ses propres ressources !"
Il me raconte que cela pourrait passer par :
- L'apiculture avec les ruches qui sont déjà installées dans les jardins ou sur les toits ;
- La récupération de l'eau de pluie sur les bâtiments et son utilisation ;
- L'arborisation des places et des parcs pour concevoir des espaces verts.
"La ville a différents micro-climats en fonction des rues, des places, des bâtiments et du vent. Il faut en profiter ! Une fois de plus, je me rends compte que c'est le collectif qui fait bouger les lignes."
Il me donne 3 exemples :
- Tricyclerie à Nantes qui collecte les biodéchets des professionnels et des particuliers en vélo-remorque pour les composts.
- L'éco-pâturage avec des moutons pour tondre les parcs et les jardins.
Le Jardin des Cairns à Grenoble, un design permacole fait par Antoine Talin.
Puis, les formateurs ont partagé avec le groupe plusieurs exemples de leurs propres clients. "Je me suis retrouvé dans "leur marque de fabrique", celle d'utiliser les gravats”, me précise Julien.
“Lorsque j'étais ouvrier paysagiste, on avait l'habitude d'arriver après les maçons ; tout comme Jessie et Andrew avec leurs clients. Ils utilisent les gravats laissés par les maçons pour surélever les massifs. Cela donne accès à un jardin comestible pour les personnes âgées qui ont du mal à se baisser."
Jour 12 et 13 : Préparation du design et présentation
19 et 20 juillet 2023 : camping Poul'Art
La formation se termine dans 2 jours. Je sens Julien un peu plus fatigué dans ses audios.
Son message commence toujours de la même façon : "Jour 12 - formation permaculture, alors aujourd'hui..." Il m'explique que la matinée est consacrée à l'exemple de la ferme d'Andy et Jessie, les deux formateurs.
"On comprend concrètement ce qu'ils ont fait chez eux, pourquoi et comment ils l'ont fait. Cela nous montre aussi comment rendre un lieu résilient."
Julien poursuit : "Il y a tellement d'histoires et d'exemples... C'est bien d'avoir la théorie en permaculture, mais les connaissances se font surtout par l'expérience. C'est un point essentiel que je retiens sur le design de la permaculture."
Depuis 8 jours maintenant, les apprentis travaillent sur le design du camping Poul'Art tous les après-midi. Le design prend forme et les élèves se préparent à donner leur compte rendu le lendemain aux gérants et initiateurs de lieu.
C’est quoi un design en permaculture ?
Le design de permaculture est une méthodologie qui permet de mettre en place des solutions pour concevoir son lieu de vie.
20 juillet 2023, la journée commence comme à son habitude par un cercle des apprentis et des formateurs. Chacun y exprime ses réflexions et ses ressentis sur le travail à faire et la présentation à donner.
Julien me confie :
"C'est drôle. Avec ce genre de cercle, on parle toujours d'un idéal et des possibilités qui s'offrent à nous, des constats que l'on fait et des solutions qui peuvent être apportées."
C’est d’ailleurs ce qu’on cherche à faire avec le média Au Bercail, te faire découvrir les différentes possibilités existantes afin d’améliorer durablement ton chez toi.
Il me précise également la réflexion d'Andy, l'un des formateurs : "La permaculture est l'utilisation de "patterns" utilisés pour d'autres choses, dans la mesure où cela fonctionne. Cela peut être un modèle technique, une procédure, un modèle de communication ou de gouvernance... qui peuvent s'utiliser et s'adapter en fonction des situations. Il n'y a pas de "vérité vraie" qui fonctionne pour tous les lieux, mais un "pattern" qui s'adapte en fonction des habitants, de l'environnement, du contexte, du lieu... qui sont à chaque fois différents."
En entendant ces paroles, je ne peux m’empêcher de penser à Julien et à son souhait d'utiliser la permaculture, son éthique et ses principes dans son travail. C'est drôle, il ne me le mentionne même pas. Je suis curieuse de savoir ce qu'il va mettre en place à l'avenir.
Puis, les apprentis en permaculture exposent leur design à Sophie Rabhi-Bouquet, Laurent Bouquet et les habitants de l'écolieu de Poul'Art.
Ces derniers ont désormais une ligne de conduite avec des méthodes, techniques et stratégies pour optimiser les atouts du lieu et mettre en place des solutions, afin de tendre vers un « mode de vie durable ».
Quelques planches de la présentation :
Pour conclure
Julien est officiellement certifié en Conception en Permaculture (CCP).
"Sorti de la formation, j'avais besoin de la digérer et d'assimiler tout ce que je venais d'apprendre et d'expérimenter. J'avais besoin de prendre du recul."
À tête reposée, Julien me confie lors de notre visio, que la formation a été très intéressante grâce à son contenu et à sa mise en pratique. “Ce n’est pas juste de la théorie, les formateurs vivent permaculture, c’est presque un mode de vie.”
Il me précise avec un sourire aux lèvres que la formation en présentiel lui a fait du bien. Il a adoré côtoyer d’autres personnes ayant des problématiques avec lesquelles échanger.
Aujourd’hui, son idéal est d’avoir un terrain pour pratiquer la permaculture, “mais je ne veux pas attendre pour l’appliquer”. Face à des contraintes de co-propriétés, je sens une part de frustration de sa part de ne pas pouvoir faire plus. Niveau perso, il fait attention aux ondes wifi et bluetooth, il pense aussi à l’installation d’un panneau solaire pour une partie de son électricité. Niveau pro, il a décidé de travailler avec des clients uniquement dans la transition écologique ou avec les mêmes valeurs. Il cherche toujours la manière la plus écologique pour parvenir à travailler de manière plus vertueuse.
⚠️ Important !
Cette série d'articles n'est pas le résumé de la formation en permaculture donnée par Jessie et Andrew Darlington. Si tu veux plus d'informations sur cette certification, consulte le site : https://lepaysagecomestible.com/
Journal de bord : à la rencontre d'un adepte de la permaculture.
Permaculture, doit-on s’ancrer dans un lieu ?
Partie 3
Permaculture, doit-on s’ancrer dans un lieu ?
Journal de bord : à la rencontre d'un adepte de la permaculture.
Julien est parti en immersion pendant 10 jours au camping de Poul'Art en Haute-Garonne (31) pour suivre une formation en permaculture. Jour après jour, ce père de famille me raconte son expérience en messages WhatsApp.
J'adore appréhender les principes de la permaculture à travers son ressenti et ses réflexions, que je te retrace avec ce journal de bord.
Et on t'embarque avec nous pour ce troisième article.
D'ailleurs, tu peux lire le premier article "Construire son jardin d'Eden sur Terre grâce à la permaculture" et le deuxième article de la série "Tout s'influence en permaculture"
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Jour 7 : Sol et compost
14 juillet 2023 : camping Poul'Art
Aujourd'hui, le groupe met l’accent sur le sol, sa composition et les influences qui peuvent s'y exercer.
En 30 secondes, Julien me récapitule que le sol est composé de matières organiques, de minéraux et de vie microbienne et animale. Il est formé par la roche, les minéraux, le climat, la faune et la flore, ainsi que par la topographie (relief) et la durée (changement climatique).
Il me donne un exemple "Le sol agricole d'un hectare, sur les 10-15 premiers centimètres, contient 60 tonnes de vers de terre, 125 tonnes de bactéries et 375 tonnes d'humus et matières organiques."
Nouveau mot pour moi "humus". Pas de jugement s'il te plait, je n'y connaissais rien jusqu'à présent, merci à Julien. Il m'explique que l’humus, cette terre provenant de la décomposition des végétaux, règle les carences et les extrêmes du sol, qu'il soit acide ou alcalin. Il est d'ailleurs plus intelligent de rajouter de l’humus que de l'acidité à un sol alcalin et vice-versa.
Julien me précise l'air de rien "si l'on augmente la matière organique dans le sol des terres cultivées du monde, on pourrait séquestrer tout le CO2 atmosphérique." WTF ! Ça me parait fou.
Tout feu tout flamme, Julien me parle de toilettes sèches, d’humus et de compost.
Le compost, qu'est-ce que c'est ?
C'est un engrais formé par le mélange fermenté de débris organiques avec des matières minérales.
Julien me précise "La base du compost est que la matière doit être en contact avec le sol (terre) afin que des échanges se produisent avec les vers de terre et les bactéries."
Il me mentionne qu'en chauffant le compost, soit par une serre, soit par des excréments chauds d'animaux ou d’humains, il est possible de chauffer l'eau de la maison.
Ça me fait penser directement à l'initiative de la ville de Derval en Loire-Atlantique. Elle utilise les déjections animales pour chauffer ainsi qu'éclairer la piscine municipale et le lycée agricole.
En utilisant des toilettes sèches en contact avec le sol, et en laissant macérer, cela devient de l’humus tout noir, une poudre à récupérer, prête à l'emploi pour l'utiliser sur les terres.
"J'étais ouvert déjà au principe des toilettes sèches" ; je sens que Julien s'emporte : "car ça fait chier de pisser dans de l'eau potable, c'est une aberration. C'est une eau nettoyée et purifiée, donc ça n'a aucun intérêt. Surtout que les toilettes sèches créent un compost qui se réutilise pour tes plantes et ton lieu."
Julien s'ouvre un peu plus chaque jour sur son ressenti :
"Si tu as la théorie, la meilleure compréhension reste la pratique. Il y a tellement d'informations, c'est une fois de plus très dense. Wahou ça fait vraiment beaucoup, je ne me sentirai pas de me lancer dans ce genre de projet tout seul. J'aurais aimé rencontrer les formateurs lorsque j'étais ouvrier paysagiste. Bosser avec eux, c'est avoir une vision permaculture, c'est-à-dire de résilience, de facilité, de chose saine et logique même."
Il me partage également sa vision
"Tu te rends compte qu'il y a vraiment des possibilités. Le monde parait alarmiste aujourd'hui, mais des solutions existent depuis plus de 30/40 ans ! Ce n'est pas nouveau. C'est dommage qu'on ne prenne pas le temps d'écouter les bonnes personnes, que les États ne se tournent pas vers la permaculture. Je crois vraiment que ça pourrait être fait à grande échelle, je ne dis pas partout, mais suffisamment pour revenir à une terre en bonne santé, à un monde sain."
Jour 8 : Jardinage
15 juillet 2023 : camping Poul'Art
Le 8e jour est consacré au jardinage et au potager.
Julien m'explique que les permaculteurs considèrent que la permaculture est une révolution déguisée en jardinage. Il me précise "Il y a tout qui jardine dans un lieu : les animaux, le vent, les arbres, la lune, le soleil... Le jardinier n'est que le chef d'orchestre de tout ça."
Pour jardiner, on revient à la base des 12 principes de la permaculture : Observer & interagir. "Regarde ce qu'on appelle les mauvaises herbes, ce sont des plantes adventices. Elles permettent de comprendre le sol et sa composition pour comprendre comment intervenir en fonction de notre projet" me dit Julien.
Il faut aussi savoir ce qui est nuisible pour notre potager pour le protéger : le vent, les animaux sauvages, etc. ? Julien me précise que "ça nous permet de comprendre le système et de l'équilibrer."
Ce que je retiens pour le potager :
- Le fumier permet d'enrichir le sol ;
- Les graines sont à préserver pour faire les prochaines plantations. Il correspond à 2 autres principes de la permaculture : Collecter l'énergie et Utiliser les ressources et les services renouvelables.
"Je me rends compte que le jardinage est sans fin, on apprend sans cesse en fonction de l'endroit. Le jardinage amène à se nourrir. On prépare le sol et les semis, on arrose et l’on entretient jusqu'à récupérer le fruit ou le légume pour le préparer à le manger. C'est agréable et gratifiant de travailler la terre qui nous nourrit." C'est d'ailleurs un autre principe permacole, celui d'Obtenir une production.
Jour 9 & 10 : Animaux et repos
16 juillet 2023 : camping Poul'Art
Dring ! Nouveau message de Julien :
"Aujourd'hui, on a vu les animaux. Ce n'est pas un domaine qui m'intéresse plus que ça, mais au final je me dis que c'est évident d'avoir des animaux sur une terre. C'est même vital, car ça apporte du fumier, de la vie, des échanges, de la nourriture."
Julien me parle de l'importance d'avoir un pâturage tournant c'est-à-dire de déplacer les animaux d'enclos. Cela évite les parasites et permet à l'herbe de repousser.
Son groupe a passé en revue les différents animaux de la ferme et l'utilité qu'ils peuvent avoir (autre que l'évidence). Par exemple :
- Les poules sont utilisées aussi pour manger les larves qui poussent dans les bouses de vaches. Ce qui permet d'avoir moins de nuisibles tout en nourrissant les volailles.
- Le cochon fouille le sol avec son groin, ce qui permet de retourner la terre.
- L'ail est un excellent antiparasite naturel pour les animaux.
- Les lombrics et les insectes décompactent les sols, ce qui permet de faire respirer la terre.
- Le coq réveille les Hommes le matin, le chien prévient d’un danger et défend son territoire.
Avoir des animaux est une responsabilité, ils demandent du temps pour s'occuper d'eux. D'ailleurs, Julien me fait remarquer : "Je reste mitigé face aux animaux. Comme j'aime bouger, je me dis que je ne peux ni les gérer ni m'en occuper. Je ne veux pas m'accrocher. Peut-être que je dois aussi travailler sur moi-même, peut-être qu'avoir 4/5 moutons et un poulailler, c'est gérable.”
De son constat vient une nouvelle réflexion :
"C'est drôle parce que je sens que les animaux m'attachent et me contraignent alors que j'aspire à m'attacher à un lieu. Je crois que les animaux vont au-delà d'un sentiment d'attache, c'est un ancrage dans le lieu et le paysage."
Une phrase qu’il laisse en suspens… je reste avec mes questionnements. Demain est une journée off pour les apprentis en permaculure.
Pour conclure
Je tilte sur la dernière phrase de Julien, sur l’attache et l’ancrage. Je trouve cela curieux son raisonnement, et je me retrouve aussi dans ses propos. Pas sur celui des animaux, mais le fait même d’avoir un bercail, un lieu de vie qui m’attache et m’ancre à un endroit précis.
On se retrouve la semaine prochaine pour les 3 derniers jours de Julien au camping Poul’Art. Va-t-il décrocher son certificat en permaculture ?
⚠️ Attention !
Ce journal de bord n’est en aucun cas le résumé de la formation en permaculture donnée par Jessie et Andrew Darlington. Pour plus d'informations, rends-toi sur leur site dédié.
Lire l'article suivant : Partie 4 - Quand la permaculture aide à façonner notre vision du monde
Tout s'influence en permaculture - Les aventures de Julien continuent
Partie 2
Tout s'influence en permaculture
Journal de bord : à la rencontre d'un adepte de la permaculture.
Julien, un passionné de permaculture, part à la rencontre de ce monde qui l'intéresse tant à l'éco-lieu de Poul'Art, en Haute-Garonne (31). Il suit une formation de 10 jours donnée par Jessie et Andy Darlington afin de créer son propre jardin d'Eden.
Je continue d'explorer la permaculture au travers des yeux de Julien. Grâce à ce journal de bord, je te retranscris son expérience dans ce deuxième article.
C'est parti !
D'ailleurs, tu peux lire le premier article de cette série : Construire son jardin d'Eden sur Terre grâce à la permaculture
Sommaire : tu veux un complément d’info ? Rends-toi à la section voulue 😉
Jour 3 : Climat
10 juillet 2023 : camping Poul'Art
Dring. Nouvel audio de Julien ! Je me précipite sur mon téléphone pour l'écouter.
Dès le 3e jour, "Ça devient très technique" me précise Julien. Et je le ressens, il y a beaucoup de termes complexes que je ne suis pas sûre de comprendre. Ça me frustre autant que ça attise ma curiosité.
La matinée est consacrée au climat et à sa compréhension. Un sujet plus pointu qu'il n'y parait.
Julien et son groupe étudient le soleil, son inclinaison par rapport à la terre et l'ensoleillement du lieu de vie Poul'Art.
"On part toujours du macro-climat pour aller au micro-climat" m'annonce-t-il.
Avec ces précédents audios et les principes de la permaculture, cette phrase me parait évidente maintenant. Et pourtant, je pense qu'on l'oublie trop souvent lorsqu'on construit notre bercail.
Je retiens principalement 2 choses :
1. Qu'il existe 5 types de climat : froid, tempéré, continental (ou semi-tropical), tropical et désertique. En faisant des recherches, j'ai vu que c'était le programme de CM1. Ouch. J'aurais été incapable de te faire un cours sur le climat. Comme quoi on apprend les bonnes bases, mais on les oublie vite avec le temps.
- Que c'est le type de climat qui entraine certains facteurs délimitant les contraintes et les limites à un lieu, ici à Poul'Art.
Grâce aux exemples que Julien me donne, j'ai l'impression de percevoir ce qu'il veut dire :
"Si tu es dans une zone tempérée, mais proche d’un climat tropical, tu peux créer une zone grâce à des plantes. En jouant avec la réverbération du soleil et de l'eau, tu peux faire monter la température et créer un micro-climat. Tu peux donc avoir par exemple 2 récoltes différentes, puisque le climat s'adapte à l'une et à l'autre."
L'après-midi, les 11 apprentis en permaculture et les 2 formateurs participent à un jeu. Le but ? Se mettre chacun à égale distance de 2 autres personnes.
"Moi, je faisais en sorte d'être entre les 2 personnes, mais je n'avais pas compris qu’il fallait être à égale distance, donc qu'il y a une ligne, ce n'est pas juste un point. Ça m'a permis de me rendre compte réellement que moi, j'étais un système et j'influençais un autre système. Ces deux personnes elles-mêmes qui se basaient sur un autre système qu’elles influencent aussi. Et l'ensemble forme un autre système."
Pour mieux comprendre l'expérience qu'il a vécue, Julien m'explique que :
”Nous sommes tous un système, les organes en sont un autre, les cellules encore un autre. Et l'ensemble de ces différents systèmes donne le corps humain."
Il faut prendre en considération qu'il y a des structures visibles (comme la terre et la nature) et des structures invisibles (ex : structures internes à une personne comme son éducation, structures sociales comme les lois) qui s’influencent.
Cette journée se termine par la prise de calculs du lieu avec le dénivelé du terrain de Poul'Art, ainsi que des notions de Low-tech..
Jour 4 & 5 : Eau et repos
11 juillet 2023 : camping Poul'Art
Nouvelle journée, nouvel audio. Julien m'en apprend davantage sur l'eau de manière générale, sa collecte et son stockage.
Nous savons tous que c'est un enjeu important et qu'il le sera encore plus à l'avenir.
Il m'explique les facteurs d'évaporation d'eau et que c'est important pour créer une zone de collecte. "Cette zone est déterminée selon une surface perméable (qui absorbe l'eau) et imperméable (qui ne laisse pas pénétrer l'eau). Cela dépend aussi de l'usage que l'on veut faire de l'eau (se laver, arroser...), ainsi que de la nature du sol et des points d'accès."
Plus spécifiquement, Julien m'annonce qu'il existe 8 règles pour l'eau de pluie :
- Observer longuement et avoir une réflexion lente ;
- Agir du haut : d’où vient l‘eau ?
- Commencer par faire des petits travaux et simples ;
- Étaler, ralentir, faire s’infiltrer ou répartir l’eau plutôt que de ramasser l’eau ;
- Prévoir des trop pleins en cas de gros orages et les utiliser comme ressources pour d’autre système si possible ;
- Maximiser la couverture du sol par le vivant et la matière organique, c’est-à-dire que l’eau récoltée fait croitre les ressources du lieu, dont le sol a la capacité du sol à stocker l’eau ;
- Maximiser les interactions bénéfiques et l’efficacité du système par la superposition des fonctions ;
- Tester ou re-tester la boucle rétroactive. On part toujours de l’observation des réactions sur le lieu. Puis on reprend notre liste au point nº1, on implémente si nécessaire des changements en se laissant guider par les principes.
Ensuite, les participants de la formation en permaculture projettent ce qu'ils rêvent de faire selon le projet des propriétaires de Poul'Art.
"C'est intéressant, parce qu'il a des choses communes ou complémentaires. Cet échange permet de donner une ligne directrice pour le lieu et de travailler sur les structures visibles et invisibles du camping."
Cet exercice sera répété plusieurs jours afin de déterminer ce qu'on appelle le "design du lieu".
Le 5e jour est dédié au repos. C'est donc le lendemain que je retrouve la voix de Julien.
Jour 6 : Arbres et forêts
13 juillet 2023 : camping Poul'Art
La voix de Julien se fait petite. "Ce matin, ça a été difficile, j'étais vraiment fatigué. C'est toujours très intéressant et dense à la fois." Il peine à commencer l'audio. Pour moi, de l'autre côté du téléphone, c'est un moment de teasing incroyable.
Puis, il commence, "On a vu les arbres, ce qu'ils peuvent faire, leurs fonctions et comment les utiliser. En perma, on les utilise surtout en haie ou en brise vent, ou bien comme nourriture pour les humains avec les fruitiers ou pour les animaux avec les arbres fourragers."
Julien se questionne beaucoup : "Je ne sais pas trop quoi penser en fait, les arbres c'est fascinant. Ce que j'aimais quand j'étais ouvrier paysagiste, c'était la taille des arbres, car je n'avais pas d'outils motorisés, c'était agréable d'être dans les arbres."
Je sens que cette journée a été quelque part "révélatrice" de nos modes de penser et savoir-faire.
Là où Julien pense directement à tailler l'arbre, sûrement par réflexe professionnel, le formateur Andy, lui, l'évite au maximum. Il insiste d'abord et surtout sur la lecture de l'arbre, pour comprendre pourquoi et comment il est arrivé à telle forme ; avant d'entamer toute action.
Julien poursuit "Je me rends compte qu'il y a d'autres manières de faire que ce j'ai pu apprendre en tant que paysagiste, moins énergivore et plus logique dans le sens où elle respecte le vivant."
L'après-midi, le groupe d'apprentis en permaculture est allé sur le terrain, ils ont fait un tour des arbres fruitiers du camping. "Cette sortie est intéressante, car c'était concret, on pouvait voir et toucher", me précise Julien. Le groupe a également vu beaucoup de technique comme la greffe ou le marcottage.
Une phrase de Julien m'a particulièrement marquée ce jour-là :
"C'est tellement logique, on a tellement l'habitude de "détruire" qu'on ne pense pas forcément à d'autres solutions qui sont bonnes et demandent moins d'énergie."
Le "on a toujours fait comme ça" devient la norme. On ne remet plus en question nos manières de faire et de consommer. C'est une réflexion que j'ai quotidiennement sur l'habitat et dont je peux explorer les contours avec Au Bercail.
Julien me partage sa réflexion autour de la permaculture : "La permaculture, de ce que je comprends, ce n'est pas de faire comme on a envie, mais de faire avec ce qu'il y a. S'il peut ne pas y avoir d'intervention ou s'il existe une intervention qui demande le moins d'énergie, alors c'est surement la solution la plus adaptée. Parce que nous sommes dans la culture de vouloir "faire propre et faire tout bien", alors qu'au final, la nature a ses propres réactions et sa propre manière de faire et de vivre."
Julien conclut l'audio de la journée :
"Les arbres sont fascinants pour ce qu'ils nous apportent : ombre, nourriture et matière première si on l'exploite (en construction et en ameublement). C'était intéressant d'assimiler ces informations avec mes connaissances des arbres en tant que paysagiste. Je sais que si je dois acheter un terrain, je prévois un bout de forêt ou de bois pour l'utiliser."
Pour conclure
De ces trois derniers jours, je me rends compte que la permaculture est plus complexe et plus terre à terre que je ne pensais. Je n’arrivais pas bien à définir ce concept, maintenant je sais qu’elle s’appuie avant tout sur les faits et données existantes de notre environnement.
Bien qu’il y ait beaucoup d’information à digérer, j’ai hâte que Julien me raconte la suite de son aventure entre l’analyse du sol, le jardinage et les animaux.
⚠️ Attention !
Cette série d'articles retranscrit uniquement les réflexions et l’expérience d’un apprenti en permaculture. Si tu veux en savoir plus sur cette formation donnée par Jessie et Andrew Darlington, tu peux te rendre sur leur site.
Lire l'article suivant : Partie 3 - Permaculture, doit-on s’ancrer dans un lieu ?
Construire son jardin d'Eden sur Terre grâce à la permaculture
Partie 1
Construire son jardin d'Eden sur Terre
grâce à la permaculture
Journal de bord : à la rencontre d'un adepte de la permaculture.
Julien Pecot, 44 ans, est un père de famille jovial et tranquille. Féru de permaculture, il cherche à appliquer ces principes, aussi bien pour son lieu de vie, que dans son quotidien professionnel en tant qu'assistant web.
Lors d'une session de travail commune, il me mentionne sa participation à la formation Permaculture donnée par Jessie et Andrew Darlington. Elle se déroule dans l'éco-lieu et au camping de Poul'Art à Rieumes (31) dans le sud-ouest de la France.
La permaculture ? C'est quoi ? Comment ça fonctionne ? Comment ça peut être utile pour nos bercails ?
Je saisis l'occasion de satisfaire ma curiosité grandissante, je lui demande de raconter son expérience grâce à un journal de bord en audio.
Deal !
Grâce à une série de 4 articles, je te retrace les pas de Julien, un passionné de permaculture qui part à la rencontre de ce monde qui l'intéresse tant.
Sommaire : tu veux un complément d’info ? Rends-toi à la section voulue 😉
- La permaculture, l’envie de recréer son jardin d’Eden
- Jour 1 : Rencontre & Principes de la permaculture
- Jour 2 : On rentre dans le vif du sujet
La permaculture, l'envie de recréer son jardin d'Eden
7 juillet 2023 : Camping-car de Julien
Julien a pris la route le 6 juillet 2023 depuis Castelnaudary dans l'Aude (11) pour rejoindre le camping Poul'Art à Rieumes à 1h30 de son domicile.
Ça sera désormais son bercail pour les 10 prochains jours, le temps de se former à la permaculture.
"Je suis cette formation pour peut-être changer mon état d'esprit et m'ouvrir sur des choses auxquelles je n'avais pas pensé tout simplement."
Julien a toujours aimé être au contact de la nature depuis tout petit, il se souvient avec tendresse des nombreuses balades en campagne avec sa grand-mère. La forêt, la nature, c'est son truc.
À 25 ans, à la suite d'un bilan de compétence, Julien devient ouvrier paysagiste. Il veut apprendre de la nature et de la terre pour créer son propre jardin.
Une lecture a aussi marqué le jeune homme. L'histoire d'un samouraï errant qui décide de se poser afin de travailler la terre. À chaque averse, la pluie efface son labeur, jusqu'au jour où le guerrier comprend qu'il agit contre la nature. Sa prise de conscience l'amène dorénavant à travailler différemment, en harmonie avec elle.
La philosophie de la permaculture est universelle, elle résonne en lui à tel point qu'il veut s'y aligner. C'est une vision plus globale qu'un jardin, pour créer son éden, son lieu de vie.
"J'aspire à créer un lieu de vie pour ma famille où je suis en symbiose avec l'environnement. Je ne cherche pas à dénaturer le lieu, même si je construis un habitat, bien au contraire. Je veux que les animaux puissent s'arrêter et repartir sans se sentir en danger. C'est important pour tous les êtres vivants, pas que moi ou ma famille, mais pour tous les êtres qui interagissent dans ce lieu."
Créer son jardin d'Eden, voilà son but.
Jour 1 : Rencontre & Principes de la permaculture
8 juillet 2023 : camping Poul’Art
Premier jour, premier audio.
Avec un enthousiasme débordant, Julien raconte sa rencontre avec son groupe composé de 11 personnes et de 2 formateurs. Les journées s'articulent autour de 3h de cours le matin et 3h de cours l'après-midi.
Il commence : "L'éthique de la permaculture, c'est super intéressant parce que c'est global, systémique, holistique. C'est une vision globale de comment on pourrait vivre."
Julien me donne une définition de la permaculture : "c'est un système éthique de planification d'un lieu permettant une utilisation optimale des ressources naturelles et humaines, dans le but de créer un éco-système au service de l'homme qui a la même stabilité et diversité que les systèmes naturels, tout en respectant la vie dans toutes ces formes."
Oui, la phrase est longue, mais elle me permet de commencer à appréhender le concept.
Il m'explique que la permaculture, ce sont des mondes dans un monde, toujours en expansion et reliés les uns aux autres.
"Sensible à la spiritualité asiatique, ça me semble logique, tout s'influence et est interconnecté" me confie-t-il.
Chaque action humaine aurait-elle une incidence sur notre environnement, même si petite soit-elle ?
Jour 2 : On rentre dans le vif du sujet
9 juillet 2023 : camping Poul’Art
Julien et son groupe rencontrent les propriétaires du lieu, Sophie Rabhi-Bouquet et Laurent Bouquet, pour comprendre leur projet et sa raison d'être.
Les propriétaires expliquent que leur camping est un lieu de vie qui a un enjeu éducationnel autour de la famille.
Leur souhait est de voir s'installer 15 familles à l'année dans cet éco-lieu et de créer 10 espaces de locations courte durée pour le camping.
L'idée est d'avoir une base commune qui s'adapte à chaque nouveau membre en fonction de leur compétence et du savoir-faire à transmettre.
Il apprécie tout particulièrement le groupe dont il fait partie et l'approche des formateurs.
"C'est structuré, mais il n'y a pas de protocole. Ce sont vraiment des discussions, sans document, c'est intéressant pour retenir les découvertes."
L'après-midi, le groupe a parcouru le camping pour s'imprégner du lieu. C'est la première étape des 12 principes de la permaculture : Observer & Interagir. Chacun des élèves analyse le lieu de vie selon son propre regard et son propre ressenti.
Julien conclut l'audio, content de cette journée : "Ça va dans mes espoirs pour ce monde, savoir que d'autres personnes l'ont fait ou sont en train de le faire, c'est rassurant."
La permaculture représente une action pour faire sa part contre le réchauffement climatique :
- Celle de se loger, de se nourrir et de vivre en quasi-autonomie, en symbiose avec le fonctionnement de la nature ;
- Celle de pouvoir reprendre le contrôle sur son lieu de vie, en choisissant les composants et les systèmes durables de son habitat ;
- Celle de pouvoir "préserver" la faune et la flore dans ce lieu de vie ;
- Celle de revenir à un lieu plus petit, qui introduit de nouveau le collectif pour réellement s'entraider et partager.
Un espoir qui permet aussi de démocratiser la permaculture "pas forcément pour convaincre, mais juste pour dire que cette possibilité existe" me commente-t-il.
À la suite de leur analyse du site la veille et leur discussion avec les propriétaires, les élèves étudient ensuite les secteurs grâce à un schéma.
C'est quoi un secteur en permaculture ?
Un secteur est un outil d'analyse qui permet de comprendre le fonctionnement du lieu. Il sert à prendre des décisions éclairées. Le secteur désigne les forces incontrôlables qui traversent le lieu, comme le soleil. Voir schéma ci-dessous.
Schématiser les secteurs (influences dominantes) permet de chercher une solution en fonction du projet. En permaculture, il existe 3 types de solutions : biologique, mécanique et chimique.
- La solution biologique correspond à une solution naturelle existante comme les moutons pour tracer les chemins d’écoulement de l’eau.
- La solution mécanique entraine l’utilisation d’engins pour fabriquer une solution, comme un engin de terrassement pour construire un puits canadien.
- La solution chimique peut être le feu ou l’acide humique (humus) créé par le compost car ce sont des solutions émanant d’une réaction chimique.
On privilégie toujours une solution biologique, avant une solution mécanique, elle-même prioritaire sur la solution chimique.
Puis, Julien analyse les différentes zones qui correspondent aux espaces de vie ou d’activité sur le lieu :
- les structures : les bâtiments (comme l'habitation) ou le potager ;
- la culture du sol ;
- les animaux ;
- les espaces d'accès comme les routes : la distance avec la ville influence sur notre mode de vie…
En permaculture, on parle d'échelle de permanence. On va du moins modifiable (comme le climat, la géologie ou la géographie) au plus modifiable (comme la gestion de l'eau de pluie).
"Le travail est intéressant, car ce n'est jamais pareil dans la forme ou la construction. Cela se fait forcément en fonction du climat, de la topographie et de la typologie du lieu. Les principes restent inchangés, mais la réponse est chaque fois différente."
Pour conclure
L'éthique et les principes de la permaculture sont universels, les outils et les réponses sont uniques à chaque lieu. C'est ce que je retiens des premiers audios reçus par Julien.
Dans le prochain article, Julien nous partage ses apprentissages sur le climat, l’eau et les arbres. Promis, on ne rentre pas dans une secte, mais bien dans le domaine plus technique de la permaculture 😉
⚠️ Important !
Cet article n'est pas le résumé de la certification en permaculture donnée par Jessie et Andrew Darlington. Si tu veux plus d’informations, visite leur site dédié : https://lepaysagecomestible.com/
Lire l'article suivant : Partie 2 - Tout s'influence en permaculture
Pierre de Majorque : des murs en construction sèche
Pierre de Majorque : des murs en construction sèche
Sur la route... des îles Baléares, et plus précisément de l'île de Majorque en Espagne.
Oui, j'y ai posé mon sac depuis quelques mois maintenant et l'une des premières choses qui m'a sauté aux yeux, ce sont ces kilomètres et kilomètres de murs en pierres sèches.
Je te parle de ça :
Ils font partie intégrante du paysage majorquin. On les retrouve au bord des routes, des chemins de randonnée et même comme petits abris ruraux.
Ces murs en pierres sèches sont de véritables puzzles de construction. Cap sur Majorque et ses murs extraordinaires.
Sommaire : tu veux un complément d’info ? Rends-toi à la section voulue 😉
- Des murs en pierres sèches à Majorque
- Pierre de Majorque : 7 types de constructions typiques
- Des atouts pour le développement durable
- Comment construire un mur en pierre ?
"Vite Fred, je n'ai pas le temps de tout lire"
Voici les points à retenir :
La construction en pierre sèche est une technique typique des îles Baléares.
Des terrasses, des murs, des clôtures, des infrastructures et des abris sont les constructions en pierre sèches les plus courantes sur l’île de Majorque en Espagne.
Local, zéro déchet, utilisant les ressources naturelles et favorisant la biodiviersité, ce type de construction est une solution écologique.
Des murs en pierres sèches à Majorque
Cette technique de construction est courante dans le bassin méditerranéen. Ce n'est donc pas étonnant de la retrouver sur l'archipel des Baléares en Espagne.
Comme pour les Trulli d'Italie, .
ce type de construction se fait, presque sans exception, dans le monde rural. Ce sont des constructions agricoles, d'élevages et aussi d'habitations temporaires.
La technique de construction en pierre sèche se définit par 3 critères :
- Les pierres sont collectées sur le terrain sur lequel la construction est faite.
- Les pierres sont petites et "peu lourdes" (c'est relatif, mais il ne s'agit pas de rocs de plusieurs mètres). Cette caractéristique permet à une seule personne de travailler la pierre.
- Enfin, les pierres sont assemblées sans aucun type de mortier ou matériau de liaison entre elles. Oui, elles se soutiennent mutuellement.
Pierre de Majorque : 7 types de constructions typiques
Les murs en pierre sèche font partie intégrante de paysage majorquin. Ils sont utilisés de 7 manières différentes sur l'île :
- En Terrasses et murs de terrasse pour rendre cultivables des parcelles en pentes. Ils permettent aussi de maîtriser les risques de glissements de terrain, d’érosion et d’inondations.
- En Clôtures ou murs de délimitation : ce sont des enclos en pierre délimitant une propriété rurale, une parcelle agricole et d’élevage ou une route.
- En Systèmes de collecte d'eau (fontaines, canaux, égouts), notamment pour irriguer les cultures des terrasses.
- En Équipements et aménagements, comme des chemins, des ponts, des escaliers, des rampes...
- En Structures hydrauliques pour réduire l’efficacité de l’écoulement, en régulant sa force.
- En Abris pour humains et animaux, comme les hangars et les huttes en pierre (nommés barraca, païssa, porxo, pont sur Majorque) et autres infrastructures rurales (puits, puits à neige, aires de battage...).
Bon à savoir
Au Nord de l'île, la Route de la Pierre Sèche GR 221 permet de découvrir ce type d'infrastructure en pierre sèche de la Serra de Tramuntana, déclarée Patrimoine Mondial de l'UNESCO en 2011 dans la catégorie Paysage Culturel.
Des atouts pour le développement durable
Matériau local
Comme tu le sais, les pierres proviennent directement du terrain de la construction. Elles peuvent aussi se récupérer dans les champs voisins (avec autorisation).
Cette technique de construction favorise l'emploi local et évite la délocalisation. Elle est difficilement industrialisable, voire impossible. En effet, ce type de construction s'adapte à la spécificité de chaque pierre.
Zéro gaspillage
Les pierres sont triées selon leurs formes et leurs dimensions pour ensuite les assembler comme un puzzle dans la maçonnerie.
Si un mur en endommagé par exemple (brèche, accident de voiture...), il est démonté jusqu'à la partie saine. Le mur est ensuite bâti à nouveau avec les pierres récupérées, une fois de plus selon leurs spécificités.
Toutes les pierres sont donc réemployables.
Utilisation du soleil et de la pluie
Les murs en pierre de Majorque ont de nombreux atouts. Parmi eux, l'inertie thermique et le drainage de l'eau.
Ce type de construction capte la chaleur des rayons du soleil et la restitue la nuit. C'est très utile pour favoriser un microclimat pour les cultures, notamment en montage, comme dans la Serra de Tramuntana.
Les murs en pierre de Majorque sont composés de 25% de vide. Ils préservent donc la terre et servent de bassin de rétention grâce à l'infiltration d'eau de pluie. Ce qui permet de cultiver les terrasses.
Biodiversité
Les murs en pierre sèche de l'île constituent aussi un habitat stratégique pour la faune et la flore.
Comment construire un mur en pierre ?
1. On extrait la pierre et on la trie 🪨
3 manières de trouver la pierre :
- On la ramasse directement dans des carrières,
- On fragmente de grands blocs,
- On l'extrait de l'affleurement rocheux.
Puis, on transporte la pierre jusqu’au lieu de construction où l'on va la trier.
Les plus grosses pierres forment la base de la paroi extérieure, alors que le centre est rempli de petites pierres.
2. On façonne la pierre ⚒️
Muni d'une picassa et d'un marteau têtu, on façonne la face et la queue des pierres. Cela permet de faciliter le placement de l'ensemble des pierre et d'assurer leur stabilité.
3. On passe à la tranchée et aux fondations 👷
La terre et les pierres sont déblayées pour creuser une tranchée, plus ou moins profonde, selon la construction voulue.
Il est temps de poser et fixer les premières pierres, dites de fondation ou d'assise du mur. Ce sont les pierres les plus grosses qui sont utilisées pour supporter le poids de la construction.
Pour donner l'inclinaison au mur et faciliter la pose des pierres, la partie arrière de la tranchée doit être un peu plus basse.
4. On mure 🧱
Puis, on dispose les pierres de parement. Selon les maîtres muraillers, pour assurer la résistance d'un mur, il faut disposer les pierres :
- de façon ordonnée : les plus grandes se situent en bas ;
- En croisant les joints : on évite donc les alignements verticaux ou les colonnes de pierres ;
- En les calant par la partie intérieure (jamais sur la façade avant de la pierre devanture) ;
- Selon la superficie de contact la plus grande possible : ce qui favorise la stabilité du mur.
Concernant l’aspect esthétique du mur, il existe différents types d’appareillage en fonction du degré de façonnage de la pierre :
- Appareillage rustique, ancien ou non façonné : ce sont des pierres irrégulières, non façonnées et sans trop les ajuster, en laissant des joints assez amples ;
- Appareillage irrégulier peu façonné ;
- Appareillage irrégulier façonné ;
- Appareillage irrégulier très façonné ;
- Appareillage semi-polygonal ou polygonal : les joints des pierres sont très ajustés.
Ressource utile :
Tu peux retrouver tous les outils et toutes les étapes détaillées dans le guide Les ouvrages de la pierre sèche à Mallorca réalisé par le département de l’environnement de la Région des Baléares.
5. On couronne
Il s'agit de la dernière rangée de pierres d’un mur. Le couronnement est l'un des facteurs qui déterminent la résistance d'un mur. Aujourd'hui, il est aussi devenu un élément d’embellissement.
Bon à savoir
La construction en pierre sèche est devenue une tradition aux Baléares qui est encore d'actualité. À Majorque, il existe une école depuis 1986 et un syndicat professionnel de muraillers depuis 2016, pour transmettre ce savoir-faire et former de nouveaux professionnels.
Pour conclure
Et voilà, tu as bâti ton mur 😅. Il ne reste plus qu'à continuer sur la longueur voulue. Je te laisse imaginer les heures de travail.
La construction en pierres sèches est tout un art, en plus d'être une solution écologique.
Façonner, marger, murer... tu retiendras que :
- Les plus grosses pierres sont situées sur la base du mur ;
- Le centre du mur est rempli de petites pierres ;
- Le mur est couronné, facteur de stabilité et d'esthétisme.
Bâtir sans mortier à la manière majorquine est une construction durable, grâce à son caractère local et zéro déchet. C'est aussi un atout écologique qui permet d'exploiter naturellement les ressources solaires et pluvieuses.
Connais-tu ces murs majorquins ? Je te réponds en commentaire s'il te reste des questions.
Sources
- https://journals.openedition.org/soe/7127?lang=en
- http://www.paysages-apres-petrole.org/wp-content/uploads/2019/11/ARTICLE-34-Collectif-Pap-CC-.pdf
- https://www.doc-developpement-durable.org/file/Construction-Maisons_et_routes/Constructions-en-pierres-seches/les ouvrages de la pierre seche a mallorca - tcast.pdf
- https://www.pro-voyages.com/vivez/baleares/majorque/paysages-la-pierre-seche-majorque-baleares
Les Trulli d’Italie : une méthode de construction écologique
Les Trulli d’Italie : une méthode de construction écologique
L'Italie est célèbre pour son art, sa culture, sa cuisine et son architecture unique. Parmi ses trésors architecturaux, les trulli sont des maisons en pierres sèches aux toits coniques.
Oui, ces "maisons de hobbits" semblent venir d'un autre monde. Elles sont pourtant l'exemple unique d'une construction à la fois écologique et durable.
Comment sont construites les maisons trulli ? Pourquoi sont-elles considérées comme une construction éco-responsable ?
Prend ton sac, je t'emmène en voyage dans la région des Pouilles, dans le sud de l'Italie.
Sommaire : tu veux un complément d’info ? Rends-toi à la section voulue 😉
- C’est quoi les maisons trulli ?
- Les maisons trulli : des constructions locales et réversibles
- Comment sont construits les trulli ?
- Une maison bioclimatique adaptée au territoire des Pouilles
- La construction de trulli : des maisons ingénieuses, mais imparfaites
- Comment s’en inspirer pour son bercail ?
"Vite Fred, je n'ai pas le temps de tout lire"
Voici les points à retenir :
C'est quoi un trullo ?
C'est une petite maison paysanne de la région des Pouilles en Italie.
Quelles sont les spécificités des maisons trulli ?
Ce sont des constructions en pierre sèche sans mortier. Elles sont constituées d'une base (murs) généralement sphérique et d'un toit en coupole.
Quels sont les avantages des trulli ?
Ce sont des bercails économiques et solides, bâtis avec des matériaux locaux (calcaire). Les murs offrent une isolation thermique adaptée au climat des Pouilles et la construction permet de recueillir l'eau de pluie.
C'est quoi les maisons trulli ?
Les maisons trulli (trullo au singulier) désignent des habitations rurales en pierres sèches, surmontées d'un toit en coupole, conique ou pyramidal.
Au sens premier, il s’agit d'une habitation permanente pour des petits paysans et des ouvriers agricoles. On y retrouve une pièce centrale avec un arc clavé, accolée d'une ou deux pièces plus petites servant de chambre ou de cuisine.
Les trulli sont des constructions typiques de la région des Pouilles au sud de l'Italie. Elles sont soit éparpillées dans la campagne de la province de Bari, soit elles forment une véritable ville comme Alberobello, Locorotondo et Cisternino.
Les plus anciens trulli remontent au XIVe siècle, ils font partie de la ville d'Alberobello.
Bon à savoir (pour se la raconter en société)
Les tout premiers trulli datent de la préhistoire. On les retrouvait déjà dans la Valle d’Itria en Italie, et plus largement en Méditerranée.
À l'origine, les trulli constituaient des abris temporaires pour les bergers et les animaux ou pour entreposer les outils agricoles.
Cependant, l'origine de leur forme est encore plus ancienne avec la colonisation de l'Italie par les Grecs entre -800 et -500 ans. Elle s'inspirerait des Tholos, des chambres funéraires grecques dotées d'un toit en coupole.
Les maisons trulli : des constructions locales et réversibles
Les trulli seraient-ils les premières maisons écologiques ? On pourrait le penser.
Leur architecture et leur construction dépendent de 2 éléments principaux :
🌍 La spécificité de la région
Oui, la région des Pouilles est riche en pierre et la Valle d’Itria est caractérisée par des roches calcaires.
Les trulli sont construits à l’aide de dalles de calcaire, ramassées dans les champs voisins.
En préparant le sol à la plantation, les paysans récupéraient facilement ces pierres. Ils disposaient ainsi d'une matière robuste et économique pour leur habitation.
💰 Une histoire d'impôt
L'être humain peut être très débrouillard quand il s'agit de ne pas payer d'impôt. Nos ancêtres n'y font pas exception.
Les maisons trulli sont spécialement conçues pour être construites, détruites puis reconstruites en peu de temps.
Vers le XVe siècle, les habitations permanentes sont fortement taxées par le roi de Naples.
Avec le trullo, les habitants peuvent démanteler rapidement leur bercail. C'est plutôt pratique lorsque les inspecteurs des impôts sont de passage dans la région 😉 .
Comment sont construits les trulli ?
Les trulli d'Italie sont bâtis selon une technique de construction traditionnelle méditerranéenne, utilisée depuis plusieurs milliers d'années.
Il s'agit d'une construction en pierre sèche sans mortier, c’est-à-dire sans joint entre les pierres.
En simplifiant, la structure d'un trullo est composée de 2 éléments : la base (murs) et le dôme (toit).
🧱 Les murs
Pour faire les fondations, on commence par creuser afin de trouver un sol solide.
Les murs des trulli sont construits directement sur la roche. De manière sphérique, les dalles de calcaire sont posées les unes sur les autres.
Les murs, qui s'élèvent entre 1,60 et 2 m, sont érigés en rétrécissant de plus en plus les anneaux du cercle.
Les murs se doivent d'être épais (entre 0,80 et 2,70m) pour supporter le poids du toit. Ils sont généralement constitués de 3 assemblages :
- La première épaisseur est faite de grosses pierres pour l'ossature intérieure,
- La deuxième épaisseur agit comme "un isolant" de cette première paroi grâce à des pierres plus petites. C'est une cavité comprise entre la première et la troisième épaisseur.
- La dernière épaisseur représente l'ossature extérieure faite à nouveau avec de grosses pierres.
À l'époque, les trulli étaient en pierre apparents, sans enduit de façade, mais le trullo était plâtré à l'intérieur avec de la chaux.
Aujourd'hui, pour résister aux intempéries, les murs peuvent aussi être chaulés à l'extérieur. En effet, la chaux représente un traitement durable contre la pluie notamment.
Les murs sont percés d’une porte et de petites fenêtres.
🏠 Le toit et le pinacle
Le toit conique repose directement sur les murs grâce à des voûtes d’angle. Il n'y a pas de charpente.
La construction du dôme est une disposition des pierres dans une série de cercles concentriques superposés et décalés vers le centre, à mesure qu'elles sont érigées vers le haut.
La toiture est aussi bâtie en deux couches :
- Un dôme intérieur de pierre taillée en voûte ou comme les tholos (image),
- Un cône extérieur étanche en dalles de calcaire légèrement inclinées vers l'extérieur pour empêcher les infiltrations d'eau de pluie. C'est une chiancarelle, son épaisseur est comprise entre 5 et 7 cm.
Ces dispositions ingénieuses du toit permettent aussi de recueillir l’eau de pluie. Par l’intermédiaire de pierres creusées en gouttière, l'eau se retrouve stockée dans une citerne sous la maison.
Un pinacle peut coiffer le toit. Il s'agit d'une décoration en pierre blanchie à la chaux qui sert à embellir le trullo. Il peut être sculpté de formes différentes : sphère, étoile, corne, croix, oiseau.
Bon à savoir
Ce pinacle représente la signature des maçons-tailleurs de pierre qui ont édifié ces bâtiments. Selon la légende, il reflète la situation économique ou sociale de la famille qui habite la maison.
🎨 L'aménagement intérieur
La cheminée, le four, les étagères et les alcôves sont directement encastrés dans l’épaisseur des murs. Les sols sont en dalles calcaires.
Dans certains grands trulli, à la naissance de la voûte, on retrouve un plancher en bois qui sert soit de grenier pour stocker les denrées, soit d'un espace habitable supplémentaire.
Une maison bioclimatique adaptée au territoire des Pouilles
Le climat des Pouilles se caractérise par des hivers courts et doux et de longs étés chauds et étouffants. Dans ce cas, les paysans se protègent plutôt de la chaleur estivale que du froid.
Les trulli offrent un confort optimal tout au long de l'année. Ils permettent de réguler "naturellement" le microclimat à l'intérieur de l'habitat grâce à 4 éléments :
🧱 L'épaisseur des murs
Avec les 3 strates de pierres qui composent les murs, ces derniers offrent une isolation thermique importante.
Ce qui permet d'accumuler la chaleur pendant la journée pour la libérer lentement pendant les nuits fraîches d'hiver. Pour la même raison, en été, l'onde thermique décalée fait que la perception de la chaleur extérieure est très atténuée à l'intérieur du bâtiment (au moins 6-8 degrés de moins).
🪨 La disposition des pierres qui forment le toit
L'inclinaison des plaques de calcaire qui composent le dôme reflète les rayons solaires obliques en été. En hiver, cette même inclinaison permet le passage des rayons d'hiver presque horizontaux, lorsque le soleil est particulièrement bas.
Le plâtre blanc en mortier de chaux et la plante compacte et carrée répondent également à des besoins spécifiques d'abri de la chaleur estivale.
⚪ Les voûtes intérieures
Les voûtes du trullo et une petite ouverture au sommet permettent aussi une ventilation naturelle selon l’effet combiné Bernoulli-Venturi.
Résultat : ce qui induit l’air chaud à l’intérieur à s’échapper des ouvertures situées en haut. En hiver, la chaleur accumulée dans le dôme pendant la journée est libérée pendant la nuit.
💧 La citerne d'eau sous le sol
Dernier élément : la fameuse citerne d'eau sous le sol.
Bien qu'il s'agisse d'un système naturel efficace de régulation de la température d'un point de vue bioclimatique, il était autrefois exploité comme approvisionnement en eau de la famille, qui pouvait ainsi disposer d'un bien précieux et vital.
La citerne faisait partie d'un "système" sophistiqué de collecte des eaux de pluie, ou plutôt était son ancêtre : à la base des dômes, un système de canaux en pierre acheminait l'eau à l'intérieur, pour qu'elle soit disponible si nécessaire.
Je te raconte tout ça, parce que je l’ai moi-même testé lors de mon voyage en Italie. J’ai été surprise par la température ambiante constante de la maison, ainsi que ses voutes intérieures sans charpente.
Construction trulli : des maisons ingénieuses, mais imparfaites
Les avantages du trullo :
- Une maison économique, bâtie sans mortier avec des matériaux naturels et locaux ;
- Un habitat réversible, qui offre une flexibilité pour déconstruire et reconstruire rapidement ;
- Des murs épais qui conservent la chaleur en hiver et la fraicheur en été ;
- Un système de récupération d'eau de pluie par la toiture et conservée dans une citerne située sous la maison.
Les inconvénients du trullo :
- Un habitat qui demande énormément d'espace au sol pour supporter le poids de la coupole grâce aux murs ;
- La taille limitée des maisons, car les murs ne peuvent pas être trop hauts en raison de la technique de construction en encorbellement. Cela peut rendre la construction de trulli moins pratique pour les familles plus nombreuses ou les personnes ayant des besoins spécifiques en matière d'espace.
- Un manque de ventilation et de lumière naturelle dû au peu d'ouverture. L'humidité s'accumule rapidement, notamment pendant de rudes périodes hivernales.
- L'entretien régulier du toit en pierre pour éviter les infiltrations d'eau.
Malgré ces inconvénients, la construction des trulli reste une méthode durable et respectueuse de l'environnement, offrant une alternative intéressante à la construction conventionnelle moderne.
Comment s'en inspirer pour son bercail ?
Le premier principe à retenir est de s’adapter à son environnement local. On pense donc au climat et aux spécificités de la région pour se fournir en matériaux.
Si tu veux te frotter à l’auto-construction en pierre sèche, une bonne idée serait de commencer par une partie de ton bercail. Cela peut être comme un garage ou bien une pièce attenante, tout dépend de la place au sol dont tu disposes.
La dernière chose que je retiens et que je te partage est l’utilisation de la chaux comme enduit naturel. ll peut-être aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Bon à savoir
Les maisons trulli sont comparées avec d’autres constructions similaires (forme, technique, matériaux) dans le monde.
C’est le cas des Pinnettas en Sardaigne, des Tuculs africains, ou encore des Capitelles que l'on retrouve en France dans le Gard, l’Ardèche, l’Hérault et l’Aude.
Pour conclure
Nous terminons notre voyage, j'espère que cet article t'a intéressé.
Les trulli d'Italie sont aussi fascinants qu'uniques. Ils s'intègrent parfaitement dans leur environnement d'origine et ils offrent une architecture bioclimatique.
Ces maisons sont l'exemple d'une construction écologique traditionnelle qui a résisté à l'épreuve du temps. Ces édifices en pierre sèche sont la preuve vivante que l'on peut utiliser les ressources locales et naturelles pour construire des maisons durables.
Qu'est-ce que cela t'évoque ? Partage-moi ta réflexion en commentaire.
Sources
https://whc.unesco.org/fr/list/787/