Byebye la fast déco, vive la slow déco ! 5 idées reçues de la déco responsable
Byebye la fast déco, vive la slow déco ! 5 idées reçues de la déco responsable
As-tu déjà pensé que l’écologie était synonyme de dépenses supplémentaires ? Peut-être que comme beaucoup, tu as l’impression que manger bio ou opter pour une électricité verte creuse un trou dans ton budget. Mais Cécile, l'âme passionnée derrière le blog BoEthic, est là pour te prouver le contraire. Elle incarne la révolution de la décoration responsable. Son mantra ? Arrêter le déni, affronter la réalité et agir avec éthique.
À travers ses conseils et ses exemples concrets, elle démonte les idées reçues du slow design et de la décoration durable.
Découvre pourquoi avoir une décoration écolo ne nécessite pas forcément de se couper un bras.
Sommaire : tu veux un complément d’info ? Rends-toi à la section voulue 😉
“La déco responsable ? C’est trop cher !”
“Je n’ai pas le temps, je préfère aller chez Ikea”
“Je ne vais pas changer les choses tout seul ; mon voisin s’en fiche lui”
“La déco durable, c’est toujours moche. C’est surtout une mode de bobo écolo”
“Maintenant, tout le monde fait de la déco éco-responsable”
"Vite Fred, je n'ai pas le temps de tout lire"
Voici les points à retenir :
1. La décoration éco-responsable est forcément chère !
Non, la seconde main est une alternative économique pour se meubler de manière écologique.
2. La déco éthique prend du temps !
Oui et non. Cela peut prendre du temps de trouver ce que l’on souhaite, surtout si l’on s’équipe en seconde main. Mais, cela peut aussi aller très vite si tu achètes directement dans des enseignes éco-responsables comme BoEthic ou Camif.
3. Toutes les enseignes font de la déco écologique !
Attention au Greenwashing, ce procédé marketing marketing utilisé par les enseignes pour se donner une image trompeuse de responsabilité écologique.
“La déco responsable ? C’est trop cher !”
On rentre directement dans le tas avec le principal argument que l’on entend à tout va : le prix.
L’avis de Cécile : “Oui d’une manière générale, cela coûte plus cher de mieux consommer. C’est vrai dans n’importe quel domaine : alimentation, habillement, ameublement… Ce que je réponds à ce faux prétexte, c’est la seconde main. C’est une alternative saine et moins chère.”
Reprenons depuis le début : le meilleur objet pour la planète est celui qui n’est pas produit. En partant de ce principe, pour commencer en déco responsable, on se tourne donc vers la seconde main. Les meubles de mémé ou bien ces étagères que ton cousin ne veut plus lors de son déménagement. C’est gratuit et ça évite de produire des déchets.
Après, toutes les plateformes de mise en relation comme Le Bon Coin ou Geev, sont une bonne manière de continuer à décorer de manière responsable et économe. Il existe aussi les brocantes pour chiner. Bref, on dit oui à la seconde main et au réemploi pour meubler son bercail.
D’ailleurs, différents articles comme Aménager son premier appartement à petit prix, Comment se meubler quand on est étudiant ou Une chambre éco-responsable pour la famille nous démontre que l’argument prix n’est pas valable. En comparaison, cela coûte moins cher de se meubler en mixant des produits chinés chez Emmaüs et des produits éco-responsables que chez Ikea, le temple de la fast déco par excellence.
L’avis de Cécile : “Sans parler de la durabilité des produits ! Si tu arrives à démonter et remonter un meuble Ikea deux fois et que ça tient, tu auras de la chance. Alors qu’un sommier en bois, tu devras juste acheter le matelas et prendre éventuellement une demi-journée pour le repeindre à ton goût.”
Ensuite, si tu ne trouves pas ton bonheur et que tu veux absolument acheter neuf; alors oui, les matériaux respectueux de l'environnement et de la santé sont souvent plus chers que les produits qui ne le sont pas. MAIS, (il faut bien un “mais” parce que tu l’auras compris ici on démonte les préjugés) ces meubles éco-responsables sont durables. Ils dureront plus longtemps qu’un meuble premier prix de mauvaise qualité que tu devras changer dans peu de temps.
“Je n’ai pas le temps, je préfère aller chez Ikea”
C’est plus simple d’aller chez Ikea. Je suis d’accord. C’est tout aussi simple de te rendre chez Emmaüs ou à la brocante de chez toi 😉.
Mais, je comprends l’argument du temps. Cela peut être fastidieux et prendre du temps de trouver ce que tu veux ; peut-être que tu n’aimes tout simplement pas faire de la déco.
L’avis de Cécile : “On ne va pas se mentir, si tu n’as pas le temps, oui en une après-midi chez Ikea (But ou Conforama, parce que c’est la même chose), tu vas régler le problème. Ce n’est pas le cas quand tu vas sur Le Bon Coin, Emmaüs ou que de fait 2 ou 3 recycleries… mais, tu vas gagner en argent et en singularité.
Le conseil de Cécile : “Tu n’as vraiment pas le temps parce que tu as la réponse de ta fac et tu dois emménager dans une semaine ? Ok. Prends alors les basiques : un lit, une chaise, une table, et tu aménageras le reste de ton intérieur petit à petit. Surtout que ces basiques, tu peux quand même facilement les trouver en seconde main.”
Alors, oui, on est tous débordés. On a tous un quotidien et on a souvent la tête dans le guidon. Par contre, on est tous égaux sur une chose. On a TOUS 24h dans une journée et tout dépend comment tu alloues ton temps. Tu n’aimes pas la déco, mais tu veux la même atmosphère chaleureuse que tu vois dans les magazines ? Rapproche-toi d’un pro pour qu’il te fasse la déco de tes rêves, de manière éco-responsable, sans t’en occuper personnellement.
Bref, sur l’argument temps, je rejoins Cécile. Si tu n’as pas le temps, soit tu le prends, soit tu te diriges vers l’achat neuf de déco éco-responsable, soit tu te fais accompagner.
“Je ne vais pas changer les choses tout seul ; mon voisin s’en fiche lui”
Ce faux argument fonctionne aussi avec “ma famille, mon collègue, mon ami…” Bref, ce n’est pas moi, c’est l’autre”. D’ailleurs, pourquoi plus compter sur son voisin que sur soi-même ?
La réponse à ce prétexte est la théorie du colibri où chacun est responsable et contribue à son échelle.
Connais-tu l’expression, les petits ruisseaux deviennent fleuves ou petit à petit, l'oiseau fait son nid ? Tu l’auras compris, l’idée est d’avancer par petites étapes avec de la patience et de la persévérance pour atteindre ton but. Pour ta maison et la déco responsable, c’est pareil.
L’avis de Cécile : “Comme pour le sport ou un rééquilibrage alimentaire, l’erreur c’est de vouloir tout faire en une fois, d’être parfait. Faire 1h de course à pied, alors que cela fait 10 ans que tu n’as pas couru, tu vas juste te tuer et te dégoûter. Commence par 15 minutes de footing et augmente progressivement la durée.”
Le conseil de Cécile : “Mets-toi des micro-challenges. Au départ, tu vas dans une recyclerie et c’est déjà bien de faire cette démarche. Puis, tu chines à la brocante de ta ville et tu installes tes habitudes petit à petit. Avec ces petites actions accumulées, au bout d’un an, tu as modifié ton alimentation, tes séances sportives et ta façon de consommer ton bercail.”
Si changer nos petites habitudes peut paraître dérisoire, c'est grâce à la somme de tous nos petits actes que les choses changent. C’est bien mieux que de compter sur le voisin 😉
“La déco durable, c’est toujours moche. C’est surtout une mode de bobo écolo”
Oui et non.
L’avis de Cécile : “C’est vrai qu’on peut avoir des à priori comme celui-ci et moi la première. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles j’ai lancé BoEthic. J’avais cette frustration de passer du temps dans des commerces équitables qui proposaient des produits ni à mon goût ni actuels. Lorsque les produits étaient sympas, c’était trop cher ou pas écologique.”
Par contre, dire que c’est « une mode de bobo », c’est prétendre que l’écologie est une tendance passagère qui concerne uniquement une certaine catégorie de personnes. Non. L’écologie concerne tout le monde (donc toute la société et ses classes sociales). On en revient donc à la responsabilité de chacun (qu’on ne rejette pas sur son voisin, hein?!). Mais oui, selon Sciences et Avenir, le réchauffement climatique touchera d’abord les plus pauvres.
Avec BoEthic, Cécile propose des produits éco-responsables, accessibles et singuliers avec une traçabilité que tu ne trouves pas chez les géants de la fast déco.
L’avis de Cécile : “Se meubler 100% éco-responsable du jour au lendemain peut se révéler être un parcours du combattant. C’est pour cela que je prône beaucoup la seconde main, notamment grâce aux brocantes en ligne. Camif est aussi une enseigne inspirante et exemplaire. Mon atout est de mixer ! On récupère de grosses pièces comme un buffet et une table en seconde main pour les rénover et les mettre à son goût, puis on achète des coussins et de petits luminaires de créateurs éco-responsables. C’est écologique et cela permet de réduire la facture.”
“Maintenant, tout le monde fait de la déco éco-responsable”
Alors oui, mais non. Ce n’est pas parce qu’il existe de belles avancées en termes d’écologie que toutes les enseignes le font bien. C’est tout le problème du Greenwashing. Aujourd’hui, tout le monde est responsable, mais c’est purement marketing… toujours dans le but de vendre, toujours plus.
L’avis de Cécile : “Pour déceler le greenwashing, on commence par vérifier 3 éléments : le lieu de fabrication du produit, les matières utilisées et la finition du produit (laque, vernis…). Si les informations sont inexistantes ou vagues, passe ton chemin.”
Avec la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC), la France vise à réduire le gaspillage, promouvoir l'économie circulaire, et contrer l'obsolescence programmée. Depuis 2023, les enseignes d’ameublement ont l’obligation d’afficher les Qualités et Caractéristiques Environnementales (QCE) de leurs produits pour informer les consommateurs.
À l’horizon 2025, l’éco-score, un affichage environnemental pour les meubles, sera même obligatoire à l’instar des vêtements. Des organismes indépendants comme comme Eco-Impact existent pour auditer les produits d’ameublement.
💡 Bon à savoir
Coralie Vasseur, architecte engagée est passée au micro de Caroline. Ensemble, elles échangent sur les différents labels.
Pour conclure
Les obstacles à une décoration éco-responsable sont souvent plus mentaux que pratiques, ancrés par le poids des habitudes. Mais en faisant ce premier pas, même minuscule, vers une consommation plus réfléchie, c’est l’assurance d’un gain financier, d'une déco singulière qui te ressemble et surtout, d'un bercail plus durable.
Tu l’auras compris, la seconde main est une excellente base pour débuter une déco éthique. Avec chaque choix, on pose les fondations d'un mode de vie plus responsable et plus respectueux de l'environnement.
Sources
https://www.boethic.com/ - https://shop.boethic.com/
https://www.repondreauxprejuges.com/lecologie-cest-un-truc-de-bobo
De la Tendance à l'Éco-Responsabilité : faire appel à un.e Architecte d'Intérieur pour une déco plus durable
De la Tendance à l'Éco-Responsabilité : faire appel à un.e Architecte d'Intérieur pour une déco plus durable
Aujourd’hui, on plonge dans l’univers de la décoration éco-responsable en compagnie de Coralie Vasseur, dotée d’une volonté sans faille pour verdir nos intérieurs. En tant que décoratrice et architecte d'intérieur, elle incarne la fusion parfaite entre passion et action, façonnant des espaces esthétiques et plus durables depuis une décennie.
Coralie ne se contente pas de pratiquer son métier avec excellence, elle le réinvente.
Fondatrice du blog La Déco Responsable et hôte du podcast inspirant My Greenterior, elle sensibilise ses pairs aux enjeux de la décoration éthique, en distillant conseils et bonnes pratiques pour créer des intérieurs écologiques. En créant le think tank des green designers de l'Union Francophone des Décorateurs et architectes d'Intérieur, elle s'est engagée pleinement à transformer son industrie.
J’ai la joie de lui poser mes questions pour mieux comprendre les rouages essentiels de son métier et les défis à relever pour une approche responsable de l'aménagement intérieur.
Sommaire : tu veux un complément d’info ? Rends-toi à la section voulue 😉
Partie 1 : Les bases du métier d’architecte
Partie 2 : Se faire accompagner par un architecte d’intérieur éco-responsable
Partie 3 : Aider pour créer des intérieurs à la fois durables et désirables
Partie 1 : Les bases du métier d'architecte
Reprenons la base, qu’est-ce qu’un architecte et quel est son rôle ?
Alors, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'à la base, le métier d'architecte comprenait à la fois la création du bâtiment, des espaces intérieurs et de la décoration.
Aujourd'hui, ce métier est découpé en trois :
- L'architecte (Diplômé Par Le Gouvernement, Diplôme d’Etat, Habilitation à la Maîtrise d’Oeuvre en Nom Propre) s'occupe de dessiner des bâtiments ou des extensions, et de faire le chiffrage travaux et suivi de chantier la plupart du temps. On parle de chantiers de gros œuvre. Il touche à la structure, et peut aussi intervenir sur des chantiers plus petits comme lorsqu'on souhaite casser un mur porteur dans une maison : de par sa compétence, il donne son aval sur la faisabilité.
- L'architecte d'intérieur s'occupe de transformer des espaces existants. Il bouge des cloisons, redistribue les espaces et les fonctions d'un intérieur. Il aménage des salles de bains, des cuisines et autres pièces, ce sont des agencements sur mesure. Certains font également du suivi de chantier, on est plus sur des métiers de second œuvre dans ces cas-là.
- Et pour finir, le décorateur d'intérieur intervient en aval de ces deux premiers, pour sublimer des espaces définis. Il vient créer une ambiance par le choix des matériaux, les couleurs, le mobilier, l’éclairage et les accessoires pour mettre en valeur un espace existant sans en redéfinir les limites. Il n'est pas rare qu'un professionnel soit à la fois archi d'intérieur et décorateur. C'est mon cas 🙂.
Tu as déjà répondu à ma prochaine question, c’est super ! J’entends aussi souvent parler de maîtrise d’ouvrage, de maîtrise d'œuvre… tu peux m’éclairer ?
Oui, pour finir sur les notions de maîtrise d'œuvre et d'ouvrage, il faut bien distinguer les choses :
- le maître d'ouvrage est le client, le commanditaire ;
- le maître d'œuvre est celui qui va coordonner les travaux avec les différents corps de métiers.
C’est important de ne pas confondre ces termes.
Partie 2 : Se faire accompagner par un architecte d’intérieur éco-responsable
Est-ce que tout le monde peut faire appel à un architecte d’intérieur ? J’ai l’impression que c’est souvent une expertise dédiée aux entreprises ou aux projets d’envergure.
Oui tout le monde peut le faire ! Il faut bien sûr avoir un peu de budget à consacrer à son projet, mais c’est souvent un investissement, dans le sens où cela évite bien des déconvenues, à commencer par les erreurs de choix (chacun son métier, comme on dit).
Disons que les entreprises savent que leur valeur ajoutée est sur leur cœur de métier et ne s'encombrent généralement pas de missions où elles sont incompétentes, alors que le particulier qui a généralement moins de moyens (ou beaucoup d'égo, haha !) va plus facilement s'en passer.
C'est comme pour l'artisan. Jamais un directeur commercial ne repeindra la salle de réunion, alors que l'on a tous déjà fait de la peinture chez nous.
Dans quel cas, puis-je faire appel à un architecte d’intérieur (projet de construction / rénovation) ? A-t-il un rôle de conseiller, décisionnaire, les deux ?
Dans le cadre d'une construction,
- soit le client passe par un architecte, et alors il y a peu d'intérêt de faire appel tout de suite à un architecte d'intérieur ;
- soit il passe par un promoteur, et auquel cas ce n'est pas rare que le client veuille optimiser les plans prédéfinis pour son mode de vie.
J'ai souvent des clients qui m'appellent en me demandant mon avis, car ils coincent sur des détails : ces plans sont faits pour convenir à tout le monde et à personne à la fois, ce qui mérite régulièrement des petits ajustements avant que le chantier ne démarre.
On est alors sur un rôle de conseil, mais le client reste toujours décisionnaire final de son chantier.
Sur de la rénovation, c'est un peu différent, car le projet peut mériter beaucoup plus de modifications. Selon les profils de clients et d'architectes d'intérieur, le degré de décision accordé au professionnel peut varier.
C'est par exemple plus courant de "refiler le bébé" à un archi d'intérieur sur place lorsque l’on achète une résidence secondaire à l'étranger.
Quel est l’intérêt à se faire accompagner pour l’aménagement et la déco de son bercail ?
D'abord, pour éviter les erreurs ! Les particuliers se font inonder de tendances et ne savent généralement pas par quel bout prendre les choses. Ils pensent que la dernière mode va forcément aller chez eux s'ils la dupliquent comme dans le magasin ou le magazine... Bref, une fois chez eux, ils se rendent compte de l'incohérence et ils ne savent pas comment y remédier.
C'est donc aussi un gain financier, c'est ce que j'appelle le coût de l'erreur : “acheter puis refaire, car cela ne convient pas”. Les erreurs coûtent cher, tant pour le porte-monnaie que pour la planète !
Se faire accompagner dès le départ permet de cadrer son projet et de bien définir ses attentes, envies, goûts, mode de vie, etc. Les clients peuvent plus facilement se projeter, grâce aux livrables comme les plans et la 3D photoréaliste, et avant même de mettre le premier coup de peinture sur leur mur, ils savent déjà à quoi cela va ressembler.
C'est rassurant pour eux et le budget est également défini, tant sur la partie travaux que déco, car on n'est pas dans de l'achat impulsif, mais raisonné sur le long terme.
Autre avantage, le client accède, grâce au professionnel, à des produits, matériaux, innovations qu'il n'aurait pas trouvé par lui-même. Le métier est un travail de veille constante, qui permet de proposer des choses souvent inconnues du grand public. Les choix deviennent alors à l'image du client, et non pas des choix par élimination ou par dépit.
C’est très clair, merci ! Et quels conseils donnerais-tu pour bien choisir son architecte d’intérieur ? Pour être sûr qu’il comprend bien mon intention d’éco-responsabilité ?
On dit souvent que chaque architecte d'intérieur ou décorateur a "sa patte". Il existe autant de styles et de fonctionnements que de professionnels. C’est souvent par là que les premières recherches se font du côté du client : est-ce que le portfolio de ce professionnel me parle et me plaît ?
Ensuite, c'est le mode de fonctionnement : on arrive assez vite à comprendre le processus via le site ou un premier échange, pour savoir si l'on est prêt à entrer dans ce processus ou dans un autre selon les prestations proposées.
Et bien sûr, l'humain fait partie intégrante de la décision : si le feeling n'y est pas, rien ne sert de signer même si le portfolio est très beau. En tant qu'architecte d'intérieur, on entre dans l'intimité de nos clients en les questionnant énormément sur leur mode de vie. Si le courant ne passe pas, cela peut être vite désagréable et malaisant de confier les aspects de sa vie privée à quelqu'un qui ne nous met pas en confiance.
Parmi tous ces avantages, il faut savoir que l'éco-responsabilité est encore très jeune dans les pratiques du métier et que rares sont les professionnels à s'y intéresser de très près. Certains en ont fait leur mission, d'autres tâtonnent et d'autres encore ne veulent pas en parler. C'est donc important de tout de suite désamorcer le sujet en questionnant le professionnel pour comprendre quels sont son parti pris et sa sensibilité à ce propos.
Partie 3 : Aider pour créer des intérieurs à la fois durables et désirables
Si je souhaite rénover et/ou aménager mon bercail de manière durable…
Par quoi et par où commencer ?
Faire un état des lieux de tout ce qui peut être conservé, même modifié. C'est un peu l'équivalent du diagnostic des ressources des gros chantiers pro : une porte qui va arriver sur une nouvelle cloison, un buffet à repeindre, des WC à déposer puis reposer, un fauteuil à retapisser, etc.
C'est ce que l'on appelle le réemploi in situ : on réutilise ce qui existe déjà dans l'espace. Ainsi, on limite les déchets ET la liste de course : ça veut dire que notre budget global sera aussi moins divisé et qu'on pourra s'offrir des produits ou matériaux plus nobles, par exemple.
Quelles sont les questions essentielles à se poser avant de commencer un projet éco-responsable ?
La méthode BISOU peut être un bon point de départ 😉 L'idée est de se demander quels sont nos besoins réels. Cela permet de s'extirper de l'impact des tendances sur nos choix de consommation.
C'est important aussi de se questionner sur la vision du projet : est-ce pour les 5, 10, 30, 50 prochaines années ? Selon ses choix de vie, forcément, on ne mettra pas toujours le même budget dans ce qui va rester, à savoir les matériaux. Cela peut orienter sur nos critères budgétaires, s'il y a des concessions à faire.
On peut aussi se questionner sur son "pourquoi" : une rénovation éco-responsable dans quel but ? Pour ma santé et celle de ma famille ? Pour limiter les déchets ? Pour diminuer l'impact carbone ? ... Tout le monde n'a pas les mêmes objectifs dans cette quête du mieux-faire !
Et bien sûr, de quel temps disposons-nous pour nous consacrer à ce projet ? Sommes-nous prêts à chiner tous les week-ends jusqu'à trouver les meubles qui vont bien dans le projet ? Où sommes-nous pressés d'emménager au plus vite ?
Quelles sont les bases à comprendre en aménagement intérieur pour se lancer ? Comment réduire son empreinte carbone en déco d’intérieur ? A quoi doit-on faire attention ?
Il faut comprendre qu'on peut vite se faire avoir avec la poussée du "marketing vert" et qu'il est prudent de poser les bonnes questions et de prendre le temps de se renseigner.
Aujourd'hui, bon nombre de marques grand public inventent leurs propres labels pour donner une image verdoyante à leurs produits. Or, une table en bois fabriquée en Chine dont le bois provient d'Amérique latine est certes une table en bois, mais qui aura un impact carbone lamentable.
Aussi, comprendre que le meilleur déchet est celui que l'on ne produit pas est très important : il vaut mieux, quand c'est possible, sourcer en seconde main, plutôt que d'acheter forcément du neuf. Un peu comme le slow travel, c'est désormais le chemin qui compte et non la destination : on retrouve plaisir à prendre le temps de bien faire les choses, et les propriétaires qui s'investissent dans leur projet sont au final très fiers du résultat tout en ayant pris du plaisir pendant la rénovation.
Comment trouver des marques réellement engagées et durables pour notre décoration ?
Il existe aujourd'hui des plateformes comme Très Eco Design qui répertorie des produits éco-conçus. Ces derniers sont passés au crible par tout un process qui permet de calculer leur éco-impact, depuis l'extraction des matières premières jusqu'à l'emballage, en passant par le transport, les procédés de fabrication, etc. C'est ce que l'on appelle l'ACV (Analyse du Cycle de Vie).
Et j'ai bien dit produits ! Car même si certaines marques émergentes sont nées de la volonté de faire correctement les choses, il y a aussi beaucoup de marques plus installées qui commencent à se sentir obligées de prendre ce virage. La majeure partie de leurs collections ne rentre pas dans les bonnes notes de l'éco impact. Or, ils peuvent avoir quelques produits ou une gamme qui sort du lot. C'est donc d'abord un produit et non une marque dans son ensemble qu'il faut regarder.
En dehors de cela, c'est toujours intéressant de se tourner vers les artisans locaux, de voir comment ils travaillent et se sourcent en matières premières, ou encore une fois, vers la seconde main.
Dernière question, as-tu des outils que tu conseilles pour nous aider dans notre projet ?
La communication, sans aucun doute ! Rien de tel que de rentrer en contact avec les faiseurs pour questionner leurs process et comprendre leurs étiquettes 😉
Pour conclure
Tu l’auras compris, Coralie nous invite dans un premier temps à nous questionner et à adopter une approche réfléchie dans nos choix de décoration.
De mon côté, elle a levé les aprioris que je pouvais avoir sur le métier d’architecte et de décoratrice d’intérieur. Pour un projet d’éco-rénovation ou d’éco-construction, je peux faire appel à ce professionnel pour me guider, trouver des solutions adaptées à mes besoins de manière durable et surtout éviter le coût de l’erreur, à la fois fatal pour la planète et mon porte-monnaie.
Comme dans n’importe quelle relation, je retiens que la communication est reine. Il est important de questionner aussi l’archi ou le déco d’intérieur qui m’accompagnera pour réussir mon projet, tant dans ses engagements d’éco-responsabilité que sur sa façon de travailler.
Sources
Si tu veux suivre le travail de Coralie, tu peux la retrouver ici :
Site Internet : studiocoralievasseur.com
Podcast : My Greenterior
Blog : ladecoresponsable.fr
Instagram : @ladecoresponsable
Instagram (compte pro) : @studiocoralievasseur
Éco-habitat et Permaculture : c'est quoi ? Comment faire ?
Éco-habitat et Permaculture : c'est quoi ? Comment faire ?
La permaculture... on en entend souvent parler, sans vraiment comprendre ce que c'est. Ce n'est ni une technique de jardinage révolutionnaire, ni la dernière tendance pour écolo-bobo-New-Age. Alors qu'est-ce que c'est exactement ? Est-ce intéressant pour ton bercail ? Déchiffrons la permaculture ensemble.
Sommaire : tu veux un complément d’info ? Rends-toi à la section voulue 😉
- Permaculture définition
- Qu’est ce que c’est la permaculture, concrètement ?
- Les 3 piliers éthiques de la permaculture, pour ton bercail et tout le reste ;)
- Les 12 principes de la permaculture pour un lieu de vie durable
- Éco-habitat et permaculture : les outils et stratégies
- Comment appliquer la permaculture à son bercail ?
"Vite Fred, je n'ai pas le temps de tout lire"
Voici les points à retenir :
C’est quoi la Permaculture ?
C’est une approche systèmique qui imite le fonctionnement de la nature pour construire un éco-système sain et durable.
La permaculture est-elle une nouvelle méthode de jardinnage à la mode ?
Non. La réduire à une “simple” technique serait passer à côté de l’approche globale qu’offre la permaculture.
Puis-je utiliser la permaculture pour mon bercail ?
Bien-sûr et tu as différentes manière que ce soit en éco-construction ou en éco-rénovation. Tu retrouves par exemple tous les matériaux naturels (paille, bois…).
Permaculture définition
La permaculture est une approche globale, qui vise à construire un lieu de vie sain et durable, dans éco-système harmonieux et respectueux de tous les êtres vivants (humains, animaux, plantes).
Bref, c'est la construction d'un bercail durable en imitant le fonctionnement de la nature.
Bon à savoir
Le mot permaculture est la contraction de permanent agriculture en anglais. La permaculture a été théorisée et diffusée par Bill Mollison et David Holmgren dans les années 1970 en Australie.
Qu'est ce que c'est la permaculture, concrètement ?
À ses débuts, la permaculture est une forme d'agriculture qui s'inspire de la nature pour développer des systèmes en synergie. Elle se base sur la diversité des cultures, leur résilience et leur productivité naturelle.
L'objectif est de produire un environnement harmonieux, résilient, autonome, productif et durable.
Belle promesse, non ?
Puis, la permaculture s'est démocratisée et propagée. Aujourd'hui, elle correspond à une approche systémique au sens large, englobant plusieurs facettes, au-delà du domaine agricole.
C'est une véritable philosophie de vie qui repose sur des :
- Piliers éthiques : les fondements
- Principes : les lignes directrices
- Techniques et outils : la manière de faire
La permaculture vise donc à concevoir des systèmes intégrés dans une démarche de développement durable.
L'activité humaine prend en compte les éco-systèmes naturels et les différentes influences qui s'exercent entre tous.
L'enjeu est de vivre harmonieusement dans un environnement :
- Durable, résilient et le plus autonome possible ;
- Qui se renouvelle naturellement ;
- Qui respecte la nature et tous ses habitants.
Les 3 piliers éthiques de la permaculture, pour ton bercail et tout le reste 😉
Pilier nº1 : Être attentif à la terre
Le sol, les rivières, les forêts... notre planète vit et respire. On se doit d'être attentif à ce capital naturel qui accueille une grande diversité de formes de vie.
En effet, chaque espèce a une fonction bien précise qu'elle remplit.
Pilier nº2 : Être attentif aux humains
C'est prendre soin de soi et de son entourage, sans produire ni consommer de ressource plus que nécessaire. En travaillant ensemble, on arrive à de meilleurs résultats.
Si nos besoins sont satisfaits en harmonie avec la nature, alors notre environnement qui nous entoure peut prospérer.
Pilier nº3 : Redistribuer équitablement les surplus.
Tout est une question d'équilibre, en sachant ce qui est suffisant, ce qui correspond à notre juste besoin.
Un arbre fruitier donne plus de fruits qu'il n'en faut pour une seule personne. C'est toujours le cas même après avoir mangé des fruits et conservé une partie de la récolte.
Le surplus est alors partagé, en ayant conscience que des limites existent à ce que l'on peut produire/utiliser et donc prendre/donner.
Les 12 principes de la permaculture pour un lieu de vie durable
Principe nº1 : Observer et interagir
L'observation est essentielle. Elle permet d'adopter différents points de vue pour comprendre les interactions entre les éléments distincts d'un système.
En observant et en interagissant, tu peux concevoir des solutions adaptées à chaque situation.
Principe nº2 : Collecter et stocker l'énergie
Tu connais le poème de la cigale et la fourmi ?
C'est comme la fourmi, elle profite des périodes d'abondance pour collecter les ressources nécessaires, afin de les utiliser plus tard, notamment en période de pénurie.
Principe nº3 : Obtenir une production
C'est s'assurer d'obtenir des résultats utiles, plus ou moins immédiats, à chaque étape de ton travail.
Cela permet d’entretenir le système qui la génère et le rendre prospère. C'est aussi une récompense pour le travail fourni.
Principe nº4 : Appliquer l'auto-régulation et accepter la rétroaction
La Nature et notre Terre fournissent des organismes auto-régulés, qui subissent des mécanismes de rétroaction.
Hein ?!
La rétroaction est l'ensemble des effets retours suite à nos comportements et nos actions envers la nature. Elle peut-être négative comme le réchauffement climatique ou positive.
De grands mots pour dire, qu'en permaculture, assure-toi que le système continue de fonctionner correctement, en évitant les activités néfastes. Car, ces dernières peuvent mettre longtemps à se faire ressentir.
Principe nº5 : Utiliser et valoriser les ressources et les services renouvelables
Il s'agit d'exploiter au mieux l'abondance de la nature. Le but est de réduire notre dépendance face aux ressources non renouvelables et de limiter notre comportement consommateur.
Ce principe nous rappelle que nous devons "laisser faire la nature". C'est-à-dire être en harmonie avec ce qu'elle nous procure, au lieu d'essayer de la contrôler et de la surexploiter.
Principe nº6 : Ne pas produire de déchets
Aucun déchet n'est produit en utilisant et en valorisant toutes les ressources disponibles. Tu évites ainsi le gaspillage.
Par exemple, les vers de terre sont des recycleurs de matières organiques. Ils transforment ces déchets en nutriments utiles pour les plantes.
Dans ton bercail, tu peux aussi utiliser les matériaux de réemploi.
Principe nº7 : Concevoir en partant du général pour aller aux détails
Ce principe nous rappelle qu'il faut prendre du recul pour avoir une vision d'ensemble.
Ce qui permet d'observer les systèmes naturels, afin de les reproduire. Les détails s'ajouteront par la suite au fur et à mesure de nos avancées.
Principe nº8 : Intégrer plutôt que séparer
De bons éléments placés aux bons endroits permettent de développer des relations mutuellement bénéfiques, au lieu d’être en concurrence les uns avec les autres.
Ici c'est le travailler ensemble et s'entraider.
Principe nº9 : Utiliser des solutions lentes et à petite échelle
Favorise des systèmes lents et petits pour 2 raisons :
- Ils sont plus faciles à maintenir que des gros,
- Ils produisent des résultats durables tout en optimisant les ressources locales.
Principe nº10 : Utiliser et valoriser la diversité
La diversité nous offre une assurance face aux aléas de la nature et de notre environnement. On est donc moins vulnérables en ne mettant pas tous nos œufs dans le même panier.
Cela peut être l'utilisation d'une partie des eaux grises pour arroser le potager, si la citerne est vide parce qu'il n'a pas plu.
Principe nº11 : Utiliser les interfaces et valoriser les zones de bordures
Les phénomènes les plus intéressants et les plus productifs sont les endroits où deux éléments différents se rejoignent.
Le "on a toujours fait comme ça", le commun ou l'évident n'est pas forcément le meilleur système.
Principe nº12 : Utiliser le changement et y réagir de manière créative
En observant les changements inévitables et en intervenant au bon moment, on peut avoir un impact positif sur eux.
Éco-habitat et permaculture : les outils et stratégies
Ce sont souvent ces techniques qu'on entend et qu'on lit partout. On peut citer entre autres :
- Les techniques de paillage ;
- La gestion de l'eau ;
- Les keyhole garden ou les jardins en forme de « trou de serrure » ;
- La culture sur buttes ;
- Le compost ;
- L'association de plantes (légumes, herbes, fleurs comestibles, arbres fruitiers...) ;
- Et encore tant d'autres.
Attention !
On parle bien de techniques et outils, ce qui signifie qu'ils sont divers et variés.
Comprends par là, qu'ils NE sont surtout PAS universels (contrairement aux piliers éthiques et aux principes).
On fait donc attention à choisir la bonne technique, en l'analysant au préalable en fonction de son contexte (environnement, projet, ressources...).
Je te donne des exemples concrets pour ton bercail dans le prochain paragraphe :)
Comment appliquer la permaculture à son bercail ?
C'est une bonne question. En réalité, ce sont toutes les possibilités que nous découvrons et que nous te partageons avec Au Bercail ;)
Il s'agit de l'éco-construction ou l'éco-rénovation : un bercail durable et sobre en consommation d'énergie avec une empreinte écologique minimale.
La permaculture pour ton bercail peut s'appliquer de différentes manières :
- En utilisant des matériaux naturels, locaux et biodégradables comme la terre, la paille ou encore les enduits à la chaux qui font partie de la maçonnerie douce.
- En favorisant les matériaux de réemploi comme les Earthships ;
- En collectant et réutilisant l'eau grâce à des citernes, des toilettes à compost ou l'épuration phytosanitaire ;
- En prenant en compte les risques naturels de ton lieu comme les incendies de forêt, les tempêtes, les inondations, les tremblements de terre...
- En collectant les énergies comme les maisons passives qui utilisent le solaire, l'éolien, l'inertie thermique et autres procédés ;
- En auto-construisant qui favorise la recherche d'autonomie financière et technique.
Pour conclure
J'espère que cet article généraliste t'a permis de dégrossir ce qu'est la permaculture, et d'y voir plus clair.
Le but de la permaculture est d'être attentif à la nature, à tous les êtres vivants et de partager équitablement.
C'est une éthique, des principes et des outils... mais, surtout du bon sens !
La permaculture nous aide à concevoir des lieux de vie durable et respectueux de l'environnement, en nous inspirant du fonctionnement des éco-systèmes existants.
Es-tu sensible à la permaculture pour ton bercail ? Partage-moi des réflexions en commentaire.
Sources
https://www.jardiner-malin.fr/fiche/permaculture-c-est-quoi.html
https://reporterre.net/Ca-y-est-J-ai-compris-ce-qu-est-la-permaculture
https://youmatter.world/fr/definition/permaculture-definition-technique-principe/
https://www.permaculturedesign.fr/comment-faire-un-jardin-en-permaculture/
https://www.culturesenville.fr/blog/permaculture-definition-principes/
Rénover sa maison avec des matériaux de réemploi
Rénover sa maison avec des matériaux de réemploi
Et si on pensait "déconstruction" à la place de la "démolition" ? Cette différence permet d'utiliser des matériaux de réemploi dans la rénovation de ton bercail.
À l'heure où la France fait face à une pénurie de matériaux, le réemploi a une carte à jouer. Encore plus lorsqu'on sait que plus de 80% des déchets produits dans l'hexagone sont générés par les activités du BTP, selon l’ADEME.
- Qu'est-ce que le réemploi ?
- Quels sont les matériaux de réemploi ?
- Comment et où trouver des matériaux de réemploi ?
Je t'explique tout dans cet article.
Sommaire : tu veux un complément d’info ? Rends-toi à la section voulue 😉
- Réemploi définition
- Quelles différences entre réemploi, réutilisation et recyclage ?
- Pourquoi faire du réemploi ?
- Les matériaux de réemploi pour son bercail
- Comment et où trouver des matériaux de réemploi ?
- Le réemploi est-il fait pour la rénovation de votre bercail ?
- Les étapes pour rénover sa maison avec des matériaux de réemploi
- Les acteurs du réemploi
"Vite Fred, je n'ai pas le temps de tout lire"
Voici les points à retenir :
Qu'est-ce que le réemploi ?
C'est le fait de réutiliser un matériau pour sa fonction première.
À quoi ça sert le réemploi ?
Le réemploi apporte des avantages écologiques, économiques et sociales.
Comment trouver des matériaux de réemploi ?
Bonne nouvelle, il existe pléthore de pistes : des plateformes spécialisées comme Cycle-up, des associations comme Emmaüs, les sites de seconde main comme les brocantes ou Le Bon Coin ou encore ton propre chantier ;)
Réemploi définition
Le réemploi désigne le fait de réutiliser un matériau pour un usage identique à son usage initial.
Il s'agit de produits de seconde main, qui peuvent être neufs ou déjà utilisés.
Par exemple, vous achetez des menuiseries qui reviennent d'un chantier parce que ce ne sont pas les bonnes dimensions. Elles n'ont jamais été utilisées, elles sont donc neuves. Ces menuiseries sont issues du réemploi.
Dans le cas du réemploi, le produit n'est jamais considéré comme un déchet.
Quelles différences entre réemploi, réutilisation et recyclage ?
La réutilisation concerne la récupération d'un déchet pour un usage différent de son usage initial.
Voici quelques exemples de réutilisation :
- Transformer une commode pour s'en servir comme d'un meuble d’évier ;
- Utiliser des fenêtres pour fabriquer une serre ;
- Prendre des pneus pour construire sa maison.
Le recyclage implique une transformation du déchet et notamment de sa matière première pour fabriquer un nouveau produit.
C'est le cas de la fibre textile de nos vêtements pour fabriquer un isolant en coton recyclé. Caro a d’ailleurs consacré un épisode de podcast à l’isolation de la maison avec des isolants biosourcés.
Pourquoi faire du réemploi ?
Le réemploi de matériaux de construction pour rénover son bercail offre plusieurs bénéfices :
- Écologiques
Selon l'ADEME, le réemploi permet de prolonger la durée de vie des produits. En effet, cette technique de rénovation contribue à :
- Limiter nos déchets et réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à leur traitement ;
- Diminuer l'empreinte carbone des matériaux utilisés ;
- Garder la propriété des matériaux qui peut être perdue avec le recyclage.
- Économiques
Le réemploi peut diminuer les coûts liés au transport de matériaux, puisque la démarche est avant tout locale.
Dans certains cas, il est possible de profiter d'un prix plus attractif pour des matériaux issus du réemploi ou d'une meilleure qualité par rapport à des produits actuels mis en vente sur le marché.
- Sociales
Le réemploi participe à l'économie circulaire qui dynamise le tissu d'emploi local. Les matériaux récupérés sur un chantier sont déposés puis stockés en attendant d'être vendus à de nouveaux clients ou artisans locaux.
Il permet de créer de nouveaux emplois (comme les métiers de la déconstruction) ou gagner en compétences des équipes déjà présentes.
Les matériaux de réemploi pour son bercail
Je vous vois venir avec votre question : est-ce que tous les matériaux peuvent se réemployer ?
La réponse est oui, du moment qu'ils ne sont pas dégradés et qu'ils peuvent s'utiliser dans leur usage initial. Sinon, on est dans la réutilisation ou le recyclage ;)
Bien sûr des matériaux s'adaptent plus facilement que d'autres, comme :
- Les tuiles, les briques et les pierres : spoiler alert, on fait déjà ça depuis des siècles.
- Le carrelage, le parquet, les charpentes, les cloisons ... ;
- Les sanitaires, la robinetterie et la quincaillerie ;
- La plomberie et le chauffage comme les radiateurs ou encore la chaudière ;
- Les menuiseries comme les portes, les fenêtres, les châssis... ;
- Le mobilier et les luminaires.
En fait, à part les revêtements comme les papiers peints, les peintures ou le crépi, le reste peut être issu du réemploi.
Comment et où trouver des matériaux de réemploi ?
C'est une bonne question. Il existe plusieurs pistes pour sourcer des matériaux de réemploi et trouver son bonheur :
⚙️ Les plateformes spécialisées de réemploi
Elles sont plus nombreuses qu'on ne le pense. C'est une bonne nouvelle, non ?
Ces plateformes sont nationales comme Cycle-up, Backacia, Mineka, Readymader, Opalis ou Mobius-reemploi.
Elles s’adressent généralement aux professionnels, mais il est possible de les contacter en leur transmettant une liste précise des matériaux recherchés.
Il existe aussi des plateformes de réemploi locales ou régionales, comme :
- RéaVie en Île-de-France ;
- L’atelier Déco Solidaire à Bordeaux ou Recyclo’Bat à Toulouse ;
- Ressource-reemploi dans la région lyonnaise ;
- Soli’Bat à Rennes, Tours et Marseille.
L'avantage ? Tu peux te rendre directement dans leurs locaux, comme un magasin de matériaux, pour voir les articles disponibles.
👨🔧 Les reconditionneurs et réparateurs
Comme Back Market pour l'électronique, il existe le même type de plateforme dans le bâtiment comme Envie, Réseau des Ressourceries ou Murphy.
🕰️ Les plateformes de seconde main entre particuliers
On pense tout de suite à Geev ou Le Bon Coin pour du mobilier, de la quincaillerie ou autres matériaux pour les travaux et l'aménagement.
🔎 Les plateformes physiques
Comme les recycleries, les brocantes ou les vide-greniers. Ces acteurs collectent les produits issus de la déconstruction.
🙏 Les associations
La Croix-Rouge ou le réseau Emmaüs sont de bonnes adresses où chiner.
Par exemple, l'association Extramuros est une menuiserie solidaire, écologique et sociale. Elle utilise le réemploi de matériaux, notamment le bois pour fabriquer des équipements collectifs et partagés.
🚧 Ton propre chantier
Tu le sais déjà, le premier endroit où chercher des matériaux de réemploi est ton bercail, en listant ce que tu peux réutiliser. Tu peux ainsi utiliser les pierres pour construire un muret ou remettre au goût du jour une ancienne porte en bois.
💬 Ton entourage et le bouche-à-oreille
Rien de mieux que de demander à mémé de récupérer sa vieille commode dont elle veut se débarrasser. Bref, ta famille, tes amis, tes collègues peuvent être une source pour trouver des matériaux.
Tu peux faire la même chose sur les réseaux sociaux en adhérant à différents groupes spécialisés sur Facebook ou LinkedIn par exemple. Les particuliers et les pros partagent les bons plans.
Bon à savoir
Pour chiner proche de chez toi, consulte l'annuaire du site materiauxreemploi.com.
Le réemploi est-il fait pour la rénovation de votre bercail ?
Tout dépend de votre vision et de votre projet.
Trouver des matériaux peut être long. En effet, tous les experts du réemploi sont formels sur ce point, cette technique demande du temps. C'est d'ailleurs ce que nous explique Julie Teulé, architecte spécialiste en réemploi, au micro de Caroline Envain.
C'est pour cela que la rénovation de son bercail en réemploi ne se fait pas au dernier moment, il vaut mieux s'y prendre en avance. Je t'explique tout ça dans les étapes du réemploi, plus loin dans l'article.
Il est très probable de devoir faire des concessions parce qu'on ne trouve pas exactement la référence souhaitée.
Cela suppose une bonne dose d'imagination et de flexibilité pour mener à bien un projet avec des matériaux de réemploi.
Pas de panique si comme moi la sélection ou la mise en œuvre des matériaux ne sont pas ton point fort, des pros sont là pour t'accompagner !
Dernière chose, le réemploi suppose de pouvoir stocker les matériaux. Eh oui, un évier, une commande, des menuiseries, des pierres... ou tout autre matériau demandent de la place avant de les utiliser pour la rénovation.
Les étapes pour rénover sa maison avec des matériaux de réemploi
1. Point de départ : pense au réemploi avant le projet
Le réemploi s'utilise facilement pour des finitions ou de petits chantiers de rénovation qu'on peut faire soi-même. Il est plus complexe lors de gros travaux.
Le réemploi devient alors un critère décisif pour travailler avec les différents corps de métier comme un architecte, un maitre d'ouvrage ou un entrepreneur. Je t'en parle plus en détail dans le prochain paragraphe.
Pour être sur la même longueur d'onde, précise à tes artisans ta démarche de réemploi dès le premier rendez-vous. Ils seront ainsi plus à même de répondre à ton besoin.
2. Évalue le réemploi dans la maison à rénover
Regarde ton bercail à rénover et liste tous les éléments qui seront réutilisés. Il faudra ensuite les enlever soigneusement pour les réutiliser.
Bien sûr, on en parle aux professionnels qui s'occupent de la déconstruction.
Bon à savoir
Le centre de conseil et d'accompagnement sur le logement en région de Bruxelles a fait un document pour dresser un inventaire du réemploi de matériaux de votre bercail.
3. Identifie tes besoins
Ensuite, liste précisément les matériaux dont tu as besoin avec l'entreprise responsable des travaux.
Il s'agit de pointer les quantités, les dimensions, le type de matériau, la couleur… que tu souhaites idéalement. Et de recommencer avec une option 2 et 3 si la première n'est pas trouvée.
Bon à savoir
Si tu ne trouves pas ton bonheur avec le réemploi, ne lâche pas l'affaire. Pour continuer ta démarche de rénovation durable, pense d'abord à la seconde main avant d'acheter du neuf.
4. Sur ton chantier : prévois une zone de tri
Cette zone de récupération permet de trier facilement les matériaux de réemploi de ceux à emmener à la déchetterie pour recyclage.
Bon à savoir
Les sites Materiauteek et Reuse.brussels donnent des astuces pour démonter, récupérer puis remonter les matériaux de construction trouvés dans ton bercail. C'est très utile et pratique dans notre démarche de réemploi :)
Les acteurs du réemploi dans la construction / rénovation de la maison
Tous les corps de métiers du bâtiment sont touchés par le réemploi. Les professionnels du réemploi ont même leur propre syndicat depuis 2022.
Lors de travaux, plusieurs interlocuteurs portent la démarche de réemploi :
- Le maître d'ouvrage définit les objectifs du réemploi. Il analyse les matières présentes et préconise les différentes techniques de chantier à privilégier comme la méthode de pose. Il quantifie aussi le coût global du projet.
- Le maitre d'œuvre, comme l'architecte, conçoit le chantier avec une approche d'économie circulaire. Il conseille et échange avec le maitre d'ouvrage.
- Les entreprises qui sont en charge de la réalisation des travaux grâce à des techniques de pose adaptées. Certaines vont plus loin dans la démarche en maitrisant la préparation et le traitement des matériaux en vue de leur réemploi.
- Les assurances aussi font partie du projet. Eh oui, si ce n'est pas la partie la plus fun, elle reste obligatoire. Précise donc à ton assureur le type de matériau de réemploi que tu utilises. Des clauses spécifiques seront rajoutées à la garantie décennale ou à l’assurance dommage ouvrage.
Pour conclure
J'espère que cet article t'a plu et qu'il a pu t'éclairer sur le réemploi. Pour résumer, une démarche de réemploi pour rénover ton bercail :
- Se pense dès le début de ton projet ;
- Offre des avantages économiques, environnementaux et sociaux ;
- Nécessite du temps et de la flexibilité.
En France, la filière du réemploi se développe de plus en plus. Il est possible de se faire accompagner par des professionnels du bâtiment, et de trouver plus facilement des matériaux de réemploi auprès de plateformes spécialisées.
Tu as un projet de rénovation avec des matériaux de réemploi ? Tu veux des précisions sur un point ? Partage-moi tes réflexions en commentaire.